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Le Premier ministre anglais Rishi Sunak (gauche) et le candidat Keir Starmer. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Après des années difficiles au cours desquelles les Britanniques ont traversé Brexit, crise économique et sociale, COVID-19 et instabilité politique - trois Premiers ministres conservateurs en 2022 et cinq depuis 2010 -, les électeurs n'aspirent qu'à une chose, le changement.
L'heure n'est ni à l'optimisme ni à l'espoir fou mais ils sont prêts à donner sa chance à Keir Starmer, un travailliste austère et peu connu de 61 ans, ancien avocat défenseur des droits humains puis procureur général, avant d'être élu député il y a neuf ans seulement.
Il devrait devenir Premier ministre, ce poste revenant au chef du parti politique obtenant la majorité des sièges aux législatives.
Keir Starmer n'est ni charismatique ni très populaire. Il est resté extrêmement prudent, voire flou, pendant la campagne, pour ne pas compromettre les 20 points d'avance de sa formation sur les conservateurs.
Son but ? Donner une image de sérieux et de fermeté, notamment fiscale et économique, après avoir recentré sans état d'âme son parti depuis le monumental échec de Jeremy Corbyn, positionné très à gauche en 2019.
Ses promesses ? Limitées
Le Parti travailliste n'a pas de "baguette magique", a-t-il d'ores et déjà prévenu.
Mais cet homme d'origine modeste, fils d'un outilleur et d'une infirmière, parle d'intégrité, du sens du service en politique.
"La première chose que je ferai (une fois à la tête du gouvernement) sera de changer la mentalité de la politique, qui doit être une politique au service" des gens, a-t-il déclaré mardi 2 juillet.
"Le pays d'abord, le parti ensuite", a-t-il répété, comme souvent.
Sérieux et fermeté
Parmi les préoccupations majeures des électeurs, l'économie, la dégradation du service de santé publique et l'immigration.
Le parti nationaliste Reform UK et son leader Nigel Farage, qui tente pour la huitième fois de se faire élire à la Chambre des Communes, a fait de ce dernier sujet son principal cheval de bataille, y liant tous les maux dont souffre le Royaume-Uni comme le manque de logements, la difficulté à se faire soigner dans le public et l'absence de travail pour certains jeunes.
Véritable tribun, il est entré dans la course le mois dernier, boostant immédiatement les intentions de vote pour son parti qui talonne désormais les conservateurs et les a même devancés dans une poignée de sondages.
Cet ancien député européen de 60 ans, admirateur de Donald Trump et Brexiter de toujours, a de bonnes chances de se faire élire à Clacton-on-Sea, une ville côtière à l'est de Londres.
Rishi Sunak, Premier ministre depuis 20 mois, a quant à lui déployé tous ses efforts pour convaincre ses compatriotes de ne pas offrir un chèque en blanc aux travaillistes.
Il a annoncé des baisses d'impôts, promis des jours meilleurs... tout en agitant la menace d'une augmentation massive de la fiscalité sous un gouvernement du Labour.
Les conservateurs risquent de connaître la pire débâcle de leur histoire.
Dans la dernière ligne droite, cette campagne jouée d'avance n'a plus semblé intéresser personne.
Rishi Sunak, un multimillionnaire de 44 ans d'origine indienne, souvent jugé déconnecté des préoccupations des Britanniques, a continué envers et contre tout, entamant mardi son marathon électoral à 04h00, cherchant à récupérer des électeurs hésitant entre Reform UK et le parti conservateur dans des circonscriptions où le scrutin sera serré.
"Je me battrai pour chaque vote, jusqu'à la fin de la campagne" a-t-il insisté.
Reform UK présente cette année plus de 600 candidats - il y a au total 650 circonscriptions en jeu - et même si le mode de scrutin uninominal à un tour privilégie les deux grands partis, Nigel Farage n'a pas caché ses intentions : il veut éviscérer des conservateurs usés par les divisions internes et faire de sa formation le grand parti d'opposition, dans le but de remporter les législatives de 2029.
AFP/VNA/CVN