Le Premier ministre japonais Shinzo Abe (centre) lors d'un débat le 3 juillet avec les dirigeants des autres formations politiques. |
Les électeurs sont appelés aux urnes pour renouveler la moitié des 242 sièges de la Chambre haute du parlement. Le Parti Libéral-Démocrate (PLD) de M. Abe, qui dispose déjà d'une confortable majorité à la Chambre basse depuis son écrasante victoire aux élections législatives de décembre, a toutes les chances d'y conquérir la majorité dans un Sénat actuellement sans force dominante.
"Nous voulons stabiliser la situation politique", a souligné M. Abe lors d'un débat le 3 juillet avec les dirigeants des autres formations politiques.
Hormis un intermède d'un an (été 2009 - été 2010) où le parlement était dominé par le Parti Démocrate du Japon (PDJ, centre-gauche), les deux chambres n'ont pas été contrôlées par le même mouvement depuis l'été 2007. Cette situation complique la tâche du gouvernement, dirigé par le chef du parti majoritaire à la Chambre basse.
Si le PLD l'emporte le 21 juillet, il sera quasi assuré de conserver la majorité dans les deux chambres jusqu'à 2016, un horizon dont M. Abe estime avoir besoin pour instaurer ses réformes, notamment sur le plan économique. Depuis son retour au pouvoir en décembre, le chef des conservateurs a fait de la relance de la troisième puissance économique mondiale sa priorité.
Ses initiatives, résumées sous l'appellation "Abenomics", ont entraîné une envolée de la Bourse de Tokyo et ont permis au gouvernement de jouir d'une popularité enviable, évaluée à 60-70% par les sondages.
Engagement des changements douloureux mais jugés nécessaires
En cas de victoire, M. Abe pourrait engager des changements douloureux mais jugés nécessaires, comme la réforme d'une agriculture vieillissante et une libéralisation de la législation du travail.
D'aucuns préviennent aussi qu'après son éventuel triomphe, M. Abe risque de revenir à ses obsessions : réviser la Constitution pacifiste du Japon, renforcer l'armée et revoir la reconnaissance des responsabilités du pays pendant la Seconde Guerre mondiale.
Les divers mouvements d'opposition sont quant à eux à la peine pour proposer un projet crédible face au PLD, redevenu le seul grand parti du Japon, ce qu'il fut déjà pendant plus d'un demi-siècle (hormis un interlude au début des années 1990), avant le passage dans l'opposition de 2009 et 2012.
La position très pro-nucléaire de M. Abe pourrait toutefois jouer un peu en sa défaveur. Le PLD est le seul parti qui ne souhaite pas débarrasser le Japon de ses centrales nucléaires, malgré la réticence des Nippons vis-à-vis de l'énergie atomique depuis l'accident de Fukushima en mars 2011.
À noter que les candidats pourront cette fois faire campagne sur Internet jusqu'à la veille du scrutin, pour la première fois lors d'une élection au Japon.
AFP/VNA/CVN