>>Ebola : premier test positif au Liberia depuis un mois
Affiche dans une rue de Freetown, la capitale de la Sierra Leone, orientant la population pour faire face à l'Ebola. |
En dépit d'un recul de l'épidémie ces dernières semaines et de l'objectif affiché par les trois pays les plus touchés - Liberia, Sierra Leone et Guinée - d'éradiquer l'épidémie d'ici mi-avril, ces nouveaux développements viennent rappeler la difficulté de la tâche et font écho aux déclarations mardi du président guinéen Alpha Condé : "Ebola n'est pas fini".
Les six millions de Sierra-Léonais "devront rester à la maison du vendredi 27 mars à 06h00 (GMT et locale) jusqu'au dimanche 29 mars à 18h00", a annoncé le président Ernest Koroma dans un message à la nation. Cette campagne anti-Ebola se poursuivra ensuite les samedis 4, 11 et 18 avril. Une précédente mesure, annoncée jeudi, limitait ce confinement à la région de Freetown et à des zones du nord du pays.
Une campagne de porte-à-porte sera menée pendant ces journées de confinement, "l'occasion pour les communautés de participer directement à la lutte pour obtenir zéro cas" d'Ebola, a dit M. Koroma.
"Je me suis personnellement engagé à faire tout ce qu'il faudra pour arriver à zéro cas d'Ebola et j'appelle tous les Sierra-Léonais, quelle que soit leur communauté, à agir de concert pour cet effort final", a-t-il ajouté.
"Aucune activité commerciale ne sera autorisée durant cette période", pendant laquelle les restaurants et les bars seront fermés et les activités sur les plages interdites.
Le président de la Sierra Leone Ernest Koroma répond aux questions des journalistes après une conférence consacrée à l'Ebola le 3 mars à Bruxelles. |
Un allègement des restrictions est prévu de 07h00 à 14h00 dimanche 29 mars, qui coïncide avec une fête chrétienne, le Dimanche des Rameaux, dans ce pays majoritairement musulman mais où sont célébrées les fêtes chrétiennes.
Le confinement concerne aussi les régions où des cas d'Ebola n'ont pas été récemment découverts. "Le développement économique de notre pays et la vie de ses populations continuent d'être menacés par cette épidémie. Le futur de notre pays et les aspirations de ses enfants sont en jeu", a expliqué Koroma.
Lors d'une visite dans le Sud et le Sud-Est vendredi 20 mars, il avait évoqué le risque d'un retour du virus par les frontières avec la Guinée, d'où est partie l'épidémie en décembre 2013, et le Liberia.
Ces deux pays forment avec la Sierra Leone les trois les plus touchés par le virus et où ont enregistrées l'essentiel des plus de 10.200 décès provoqués par cette maladie.
La Sierra Leone, qui a en enregistré plus de 3.700, avait imposé un confinement à toute sa population du 17 au 19 septembre 2014, trois jours durant lesquels plus de 28.000 volontaires avaient été mobilisés pour une campagne de porte-à-porte géante, selon les autorités.
'Situation sous contrôle' au Liberia
Au Liberia, au lendemain de la découverte d'une nouvelle contamination dans la capitale, le porte-parole du gouvernement Lewis Brown a assuré que la situation était "sous contrôle".
Un membre des services médicaux monte dans une ambulance dans la banlieue de Freetown. |
"Nous sommes en train d'enquêter et nous avons tous les contacts possibles (de la patiente). Celle-ci affirme qu'elle n'a pas voyagé récemment. Parfois, dans une telle situation, les patients mentent mais notre enquête permettra d'établir les faits. Il n'y a pas de raison de s'inquiéter" pour la population, a renchéri un responsable de la lutte contre Ebola au sein du ministère de la Santé, Francis Karteh.
Une source proche du dossier avait sous couvert de l'anonymat affirmé vendredi 20 mars qu'il s'agissait de l'épouse d'un patient guéri d'Ebola.
La découverte de ce nouveau cas "montre que le Liberia a un niveau élevé de vigilance et une bonne surveillance", a noté la porte-parole de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Fadela Chaib.
"L'important, a-t-elle poursuivi, c'est de suivre tous les contacts. (...) Un ou plusieurs cas doivent être attendus à ce stade de l'épidémie. C'est pourquoi la surveillance est essentielle pour détecter tous les cas."
Il n'existe ni traitement ni vaccin contre le virus Ebola. Il se transmet par contact direct avec le sang, les secrétions corporelles (sueur, selles...), par voie sexuelle et par la manipulation sans précaution de cadavres contaminés.
Selon l'OMS, le sperme pourrait continuer de transmettre le virus Ebola jusqu'à 82 jours après la guérison clinique du patient, soit près de 12 semaines.
La dernière malade d'Ebola au Liberia, Beatrice Yordoldo, avait quitté son centre de traitement à Monrovia le 5 mars, deux jours après un second test négatif. Le Liberia envisageait la fin de l'épidémie d'ici mi-avril.