>>"Marée du siècle" le 21 mars, spectaculaire au Mont Saint-Michel
Cette marée, qui se produit en réalité tous les 18 ans environ, a déjà rassemblé aux alentours de 10.000 personnes vendredi 20 mars au Mont-Saint-Michel, où le marnage (écart maximal entre la basse et la pleine mer) a commencé à tutoyer les 14 mètres, soit plus qu'un immeuble de quatre étages.
Vue aérienne du Mont-Saint-Michel, dans la Manche, à marée haute, le 20 mars 2015. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"On a un petit anticyclone actuellement, ce qui fait que le niveau de la mer va être un peu moins haut que prédit, de l'ordre de quelques centimètres", a cependant précisé Nicolas Pouvreau, spécialiste des marées au SHOM, l'Établissement national expert en hydro-océanographie.
La pleine mer de vendredi 20 mars a ainsi épargné un isthme de quelques mètres de largeur aux pieds du Mont-Saint-Michel sans rien enlever au spectacle féérique de la nuit tombant sur le Rocher entouré d'eau.
Classé au patrimoine mondial par l'UNESCO, le Mont-Saint-Michel redeviendra deux fois une île samedi 21 mars lors de la pleine mer - à 07h45, puis de nouveau à 20h07 -, avec un coefficient de marée de 119, soit le plus haut jamais constaté, selon le SHOM, basé à Brest.
Compris entre 20 et 120, ce coefficient donne une indication du "marnage" attendu... et de l'affluence touristique.
Propriétaire de plusieurs hôtels et restaurants au Mont, Patrick Gaulois assurait récemment qu'il n'y avait plus aucune disponibilité sur le "Rocher" depuis octobre.
"Météo clémente"
Les autorités locales ont multiplié ces derniers jours les appels à la prudence en direction des pêcheurs à pieds qui pourraient se retrouver piégés par la marée, en particulier dans la baie du Mont, où selon le dicton, elle remonte "à la vitesse d'un cheval au galop".
"Ce phénomène naturel est une opportunité incroyable pour le tourisme en Bretagne à cette période de l’année", assurait il y a peu Michael Dodds, directeur du Comité régional du tourisme, disant s'attendre à une "forte fréquentation" touristique, alors que plus des deux tiers des Français aimeraient assister au phénomène, selon un sondage OpinionWay.
La météo s'annonçant plutôt clémente, les inondations devraient être rares et de faible ampleur et les communes littorales n'ont pris que de simples mesures de précaution, comme à Anglet (Pyrénées-Atlantiques) où les digues ont été interdites d'accès mais pas les sentiers côtiers.
À Bordeaux, il est simplement conseillé aux automobilistes garés sur la rive droite de la Garonne de surveiller l'évolution du niveau de l'eau.
Dans le Nord du pays, "la rade de Boulogne est protégée par deux digues, donc on n'aura pas de gros dégâts", indique-t-on à l'Office du tourisme de Boulogne-sur-mer (Pas-de-Calais), pour justifier l'absence de dispositifs de sécurité. "Il n'y a pas de tempête d'annoncée, donc ça va être un peu moins impressionnant qu'on pourrait l'espérer", tempère-t-on.
Le marnage maximal observé dans le monde se produira dans la baie de Fundy, au Canada, où il devrait atteindre jusqu'à 16 m.
Le phénomène sera également très visible sur la côte est de la Terre de feu, ainsi que sur la côte nord de l'Australie et au Royaume-Uni, dans le canal de Bristol (plus de 14 m).
Ces fortes marées interviennent alors que plusieurs facteurs astronomiques sont en conjonction parfaite: alignement des astres, distance les plus courtes sur les orbites... Les marées résultent de l'attraction de la Lune et du Soleil sur les mers et les océans.
La dernière "marée du siècle" s'était produite le 10 mars 1997 et la prochaine aura lieu le 3 mars 2033. Celle de samedi 21 mars est donc bien pour l'heure la plus forte marée du XXIe siècle.
AFP/VNA/CVN