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Image non datée de galaxies appartenant à l'amas de Persée. |
Photo d’archives : AFP/VNA/CVN |
C'est le dernier souci technique pour cette mission de six ans, lancée en juillet 2023 pour dresser une carte des étoiles et galaxies couvrant le tiers du ciel observable.
Avec cette mission, les scientifiques espèrent en apprendre plus sur la nature de l'énergie sombre et de la matière noire, deux entités encore jamais observées et censées constituer 95% de l'Univers.
Dès novembre dernier, les équipes au sol ont remarqué qu'un instrument du télescope, qui restitue des images en lumière visible, recevait moins de lumière que prévu, a expliqué un responsable des opérations de l'instrument, Ralf Kohley.
L'observation de certaines étoiles a révélé qu'elles apparaissaient moins brillantes qu'elles devaient l'être. Une impossibilité pour des astres dont la stabilité se compte en millions d'années.
L'ESA pense que ce "gros problème" de vision, selon le scientifique, vient d'une fine couche de glace, de l'épaisseur d'un brin d'ADN, qui s'accumule sur l'optique de l'imageur.
Fiche du télescope spatial européen Euclid, dont les instruments d'optiques sont perturbés par du givre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Tous les instruments envoyés dans l'espace emportent avec eux des quantités infimes de vapeur d'eau, qui givrent dans le froid spatial. Les scientifiques pensent qu'une quantité substantielle de vapeur d'eau s'est logée dans les couches de matériaux isolant de l'appareil.
Peu après le lancement d'Euclid, les scientifiques l'ont partiellement exposé aux rayons solaires. Et ont surtout activé des radiateurs embarqués, censés chauffer le télescope pour le débarrasser d'éventuelles traces d'eau.
Quelques déboires
Cette opération pourrait être renouvelée, mais elle n'est pas sans inconvénients. "Tout chauffer va beaucoup perturber la mission", explique Ralf Kohley. La chaleur, en dilatant les matériaux, imposerait un recalibrage de tout le télescope d'au moins un mois.
C'est pourquoi l'ESA a commencé un chauffage la semaine dernière de deux des trois miroirs du télescope. Prévu jusqu'au 21 mars, son résultat ne sera pas connu avant la mi-avril, selon M. Kohley.
La sonde spatiale Euclid en salle blanche à Cannes. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En cas d'échec il restera la solution du chauffage de l'ensemble du télescope Euclid. En le faisant passer de -140 degrés Celsius à -3 degrés. Une partie du problème vient du fait que les scientifiques ne savent pas exactement où la couche de givre s'accumule, ni même sa quantité exacte.
Et même si l'opération de chauffage s'avérait un succès, rien ne garantit que des molécules d'eau ne givrent pas à nouveau sur un des miroirs du télescope, avertit M. Kohley. Auquel cas Euclid serait soumis à un chauffage complet annuel, qui retirerait au final six mois d'observations sur les six années de la mission.
Ce scénario reste à ce stade "purement spéculatif", indique le scientifique, qui espère toujours possible de "se débarrasser de ce problème d'une façon plus élégante".
Euclid a connu son lot de déboires depuis son lancement. Avec d'abord l'influence de rayons cosmiques, par définition impossibles à prévoir ni éviter, qui ont perturbé le système de guidage du vaisseau spatial. Et imposé une mise à jour compliquée de son système informatique.
Une lumière solaire parasite a aussi interféré avec ses observations. Ce problème a été réglé avec une petite rotation du télescope.
Le télescope a officiellement démarré ses observations scientifiques en février, après avoir livré de premières images époustouflantes en novembre de galaxies situées dans les profondeurs du cosmos.
AFP/VNA/CVN