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>> Des tracteurs dans Bruxelles, les 27 en passe d'élaguer les règles agricoles
Plusieurs centaines d'agriculteurs espagnols, dont certains en tracteur, manifestent dans le centre de Madrid, le 17 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Rassemblés à l'appel du syndicat Union de uniones, les agriculteurs ont défilé au son des klaxons et des sifflets depuis le ministère de la Transition écologique jusqu'à celui de l'Agriculture, derrière une banderole proclamant : "Nous ne sommes pas des délinquants".
Selon la préfecture de Madrid, 450 personnes et quelque 80 tracteurs ont participé à la manifestation. Cette mobilisation est très éloignée de celle initialement prévue par les organisateurs, qui tablaient sur 1.500 tracteurs et 10.000 manifestants.
Ce rassemblement, le quatrième dans la capitale espagnole depuis le début du mouvement de colère agricole européen mi-janvier, survient alors que Bruxelles a proposé vendredi des révisions législatives pour alléger drastiquement les règles environnementales de la Politique agricole commune (Pac).
Ces assouplissements, qui concernent notamment les jachères, ont été critiqués par les ONG écologistes. Ils ont été revanche salués par le gouvernement de gauche espagnol, qui a salué par la voix du ministre de l'Agriculture une "simplification" conforme aux demandes de l'Espagne.
"Nous sommes confrontés à un empilement de règles bureaucratique qui font que nous sommes plus au bureau qu'à la ferme", a dénoncé dimanche Union de uniones, évoquant dans un communiqué des exigences "auxquelles de nombreuses petites et moyennes exploitations" ne peuvent "faire face".
Une critique largement relayée par les manifestants, à l'image de Marcos Baldominos, parti à 05h00 du matin de Pozo de Guadalajara, à 50 km à l'Est de Madrid, à bord de son tracteur orné d'une fausse guillotine censée représenter les exigences de la Pac.
"Nous sommes étouffés par les règles européennes. On a l'impression qu'ils veulent nous couper le cou", a assuré cet agriculteur de Castille-La-Manche, disant craindre pour le futur de son exploitation, que ses enfants ont renoncé à reprendre, faute de perspectives.
Notre activité "est de moins en moins rentable. Tout ce qu'on souhaite, c'est qu'on nous laisse travailler, qu'on ne nous impose pas tout ce qu'il faut faire, ce qu'il faut cultiver", a-t-il insisté.
AFP/VNA/CVN