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Le président américain Emmanuel Macron (gauche) et son homologue américain lors d'une conférence de presse commune à Washington DC, le 24 février. |
Photo : Xinhua/VNA/CVN |
Depuis le début de son second mandat, le président américain annonce régulièrement de nouvelles taxes sur les produits entrant aux États-Unis, parfois déjà entrées en vigueur (avec la Chine), parfois repoussées à une date ultérieure pour les Canadiens, les Mexicains ou encore des produits spécifiques comme l'acier, l'aluminium, plus tard les médicaments, l'automobile...
Il accuse notamment les pays de l'Union européenne - qui exporte plus vers les États-Unis que l'inverse - de se comporter de manière "injuste" avec son pays.
Donald Trump critique notamment le niveau de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), payée par les consommateurs dans les pays européens, qu'il a assimilée à un droit de douane supplémentaire sur les produits américains.
En visite lundi 24 février à la Maison Blanche, Emmanuel Macron a tenté d'adoucir l'humeur de son homologue vis-à-vis du bloc européen.
"Notre volonté c'est qu'il y ait une concurrence juste", "équitable", entre "nos industries", "des échanges plus fluides et encore davantage d'investissements" de part et d'autre de l'Atlantique, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse commune à la Maison Blanche.
Les discussions se poursuivront "entre nos ministres, nos équipes, pour clarifier les sujets qui doivent l'être" sur le plan commercial, a-t-il ajouté.
"Pas le moment"
"J'espère l'avoir convaincu", a affirmé ensuite le président français, dans une interview avec la chaîne américaine Fox News.
"La TVA n'est pas un droit de douane", a-t-il notamment souligné.
"Ce n'est vraiment pas le moment d'augmenter les droits de douane, a-t-il enchaîné. Pourquoi ? Parce que l'urgence c'est d'augmenter nos dépenses en matière de défense et de sécurité. Comment voulez-vous qu'on le fasse si on est en guerre commerciale ?"
Une grande part de la rencontre entre Donald Trump et Emmanuel Macron a porté sur la crise en Ukraine, trois ans jour pour jour après le début de l'invasion russe.
Emmanuel Macron a aussi affirmé sur Fox News avoir dit à son homologue que ce dernier ne pouvait "pas mener une guerre commerciale contre la Chine et l'Europe en même temps".
Lundi 24 février, un entretien bilatéral a aussi eu lieu à Washington au niveau des ministres des Finances, l'américain Scott Bessent et le français Eric Lombard.
M. Bessent a, à cette occasion, "souligné l'importance de poursuivre la longue relation transatlantique entre la France et les États-Unis", selon un communiqué de l'administration américaine.
"Imprévisibilité"
La menace de droits de douane est encore plus tangible pour les voisins directs des États-Unis : le Canada et le Mexique.
Au cours d'une conférence de presse avec Emmanuel Macron, le président Donald Trump a affirmé que les droits de douane qu'il souhaite leur imposer seraient appliqués "selon le calendrier prévu".
La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a espéré pour sa part, en conférence de presse à Mexico, parvenir à un accord avant la fin de la semaine pour éviter de voir les produits mexicains surtaxés à compter du 4 mars.
Donald Trump avait annoncé la mise en place de droits de douane de 25% sur tous les produits canadiens et mexicains avant de faire volte-face début février, quelques heures avant leur entrée en vigueur, en accordant un sursis de 30 jours aux deux pays.
"Nous devons être capables de faire face à l'imprévisibilité du président Trump", a déclaré de son côté la ministre canadienne des Affaires étrangères, Melanie Joly.
"Nous devons être conscients que la menace de droits de douane est réelle, et pourrait durer un moment", a-t-elle ajouté, affirmant avoir eu des "retours positifs de nombreux responsables américains sur ce que nous avons fait" pour répondre à l'exigence américaine de mieux sécuriser leur frontière commune.
AFP/VNA/CVN