Trump promet des droits de douane "réciproques" avec le reste du monde

Le président américain Donald Trump a promis jeudi 13 février d'imposer des "droits de douane réciproques" pour rétablir l'"équité" dans les relations commerciales entre les États-Unis et le reste du monde, un nouveau coup de pression qui s'accompagne toutefois d'une échéance vague.

>> Escalade des droits de douane aux États-Unis, Trump cible aluminium et acier importés

>> États-Unis : l'inflation a rebondi avant même l'entrée en vigueur des droits de douane

Le président américain Donald Trump montre le décret qu'il vient de signer sur les "droits de douane réciproques" dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, le 13 février à Washington.
Photo : AFP/VNA/CVN

"S'ils nous imposent un droit de douane ou une taxe, on leur impose exactement le même niveau de droit de douane ou de taxe, c'est aussi simple que ça", a déclaré Donald Trump depuis la Maison Blanche.

Le futur secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a précisé que Donald Trump serait en mesure de mettre son plan à exécution d'ici début avril.

Depuis le début de son second mandat, le chef de l'État a déjà imposé 10% de droits de douane additionnels sur les produits chinois - auxquels Pékin a répondu par des surtaxes ciblées sur les produits américains.

Washington doit aussi bientôt infliger 25% de droits de douane sur l'acier et l'aluminium entrant aux États-Unis.

Le président a admis que les prix "pourraient augmenter à court terme" pour les ménages américains, mais estimé qu'ils finiraient par reculer.

Pour lui, le pays entier profitera de ces barrières douanières destinées à mieux protéger l'industrie nationale et à résorber le déficit commercial du pays, qui dépasse mille milliards d'euros (hors services).

Donald Trump considère que les produits qui arrivent aux États-Unis doivent subir le même niveau de taxes que ce que le pays d'origine fait peser sur les produits américains. Et suggère aux États trouvant la nouvelle barrière douanière trop élevée d'abaisser la leur.

Le président américain Donald Trump prend la parole devant la presse dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, le 13 février à Washington.
Photo : AFP/VNA/CVN

"D'une certaine manière, il oblige tous les pays à renégocier leurs barèmes douaniers avec les États-Unis", a remarqué Christine McDaniel, chercheuse pour Mercatus Center, auprès de l'AFP.

Mais l'exécutif américain ne veut pas se contenter de réaligner les droits de douane.

Il vise aussi les barrières non douanières telles que des réglementations pénalisant selon lui les produits américains, ou encore la TVA, l'impôt pesant sur les achats des consommateurs européens (quelle que soit l'origine des produits), généralement plus élevé qu'aux États-Unis.

Le mécanisme est qualifié de "punitif" par Donald Trump, car se cumulant avec les droits de douane à l'entrée des pays.

"Levier de négociation"

Dans un mémo signé dans la foulée, Donald Trump demande à ses équipes de faire une revue complète des disparités commerciales entre les États-Unis et le reste du monde, pour les éliminer.

Évolution de l'indice des prix à la consommation aux États-Unis depuis 2010, en glissement annuel. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Notre revue "devrait être achevée d'ici au 1er avril, ce qui laissera au président la possibilité de commencer dès le 2 avril" à prendre des mesures de réciprocité, selon Howard Lutnick.

Une telle échéance "conforte les marchés financiers dans l'idée que les droits de douane sont un levier de négociation [pour Donald Trump] plutôt qu'une vraie politique à redouter", a commenté auprès de l'AFP Adam Button, analyste chez ForexLive.

Lors de son intervention, Donald Trump a affirmé que l'Inde imposait "plus de droits de douane que n'importe quel pays".

Il a reçu quelques heures plus tard le Premier ministre indien Narendra Modi et a alors prédit des "accords commerciaux merveilleux" entre eux.

New Delhi avait donné des gages de bonne volonté avant le rendez-vous, en réduisant notamment les droits de douane sur les motos américaines haut de gamme, du pain bénit pour le constructeur Harley-Davidson.

Selon nombre d'économistes, une vague de surtaxes aux frontières risque de se traduire par des hausses de prix pour les Américains.

Or le mécontentement des ménages face à l'inflation des années 2022-23 a été analysé comme l'une des raisons de la victoire de Donald Trump lors de l'élection du 5 novembre.

Mercredi 12 février, un indice d'inflation a jeté une ombre au tableau. Les prix à la consommation ont augmenté en janvier de 3% sur un an, en accélération, et ce avant même l'entrée en vigueur de nouveaux droits de douane.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top