Il faut soutenir les entreprises tout en s’adaptant à nos moyens financiers
Truong Thi Mai, chef de la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale (AN) |
Dans le projet de Loi sur l’emploi, l’opinion publique est sensible aux aides octroyées pour inciter les entreprises à garantir des emplois pérennes. Il nous faut donc examiner dans quelle mesure ces dernières pourraient être mises en place, et sur quels critères. La Commission d’inspection de l’AN a d’ailleurs proposé de coordonner une étude sur cette question. Il faut prendre en considération le contexte économique actuel tout en encourageant les petites et moyennes entreprises à recruter davantage de jeunes et d’handicapés. Appliquer une telle mesure pour toutes les entreprises en activité (plusieurs milliers actuellement) est financièrement impossible.
Le contrôle de l’État doit être largement renforcé
Nguyên Thanh Hai, vice-présidente de l’Union de la jeunesse communiste Hô Chi Minh |
Nous faisons face à un problème de taille concernant le droit au chômage, et l’État doit être plus vigilent en la matière. En effet, faute d’un salaire suffisant, certains travailleurs démissionnent ou refusent des offres d’emploi, afin de toucher les allocations. Par ailleurs, afin d’avoir des statistiques plus justes et plus précises, nous devons repenser l’emploi saisonnier et le comptabiliser comme tel. Nous devons faire la différence entre celui qui enchaîne les petits boulots et celui qui a un emploi stable. Même si dans les deux cas, la personne n’est pas au chômage. Ces statistiques nous permettront de mieux anticiper l’avenir et les budgets.
Il nous faut resserrer les critères d’éligibilité aux allocations chômage
Nguyên Xuân Duong, Pdg de l’entreprise de confection Hung Yên |
Comme chacun sait, en fonction du niveau de vie de chaque pays, le montant des cotisations à l’assurance chômage est différent. Au Vietnam, ces sommes sont partagées par l’entreprise, les travailleurs et l’État.
Je pense moi aussi que nous devons resserrer la gestion de l’État et mettre en place des critères stricts aujourd’hui quasi inexistants. Si tel est le cas, le nombre de personnes sans emploi va mathématiquement diminuer. Ainsi, au Vietnam, les offres à pourvoir sont nombreuses, notamment dans le textile et l’habillement. On ne peut décemment pas considérer comme chômeur celui qui refuse des postes disponibles. Par ailleurs, contrairement à d’autres pays dans le monde, si une personne change volontairement d’emploi, je pense qu’elle ne doit en aucun cas être considérée comme étant passée par une période de chômage.
Les allocations chômage vont dépendre de la Loi sur l’emploi
Pham Thi Hai Chuyên, ministre du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales |
Les allocations chômage vont désormais dépendre de la Loi sur l’emploi et non plus de celles sur les prestations sociales. Toutefois, elles continueront d’être versées par le même organisme d’État. Actuellement, l’Assurance sociale du Vietnam prend en charge le versement de diverses prestations, dont les assurances-retraite, maternité, accidents du travail, santé, et chômage. Chacune d’elle a son propre système de calcul, conformément aux textes de loi.
À l’avenir, cet amendement n’aura aucune conséquence concrète sur les prestations et leur mode de paiement. Il s’agit uniquement d’un changement administratif. Les aides financières octroyées aux chômeurs après leur licenciement continueront d’être valables, de même que l’accompagnement déjà en place. Ces derniers bénéficieront ainsi de conditions favorables pour la recherche d’un nouvel emploi ou d’une formation continue.
2012 : près d’un million de chômeurs enregistrés au Vietnam
Le pays comptait l’an dernier 53,1 millions de personnes en âge de travailler, dont 984.000 chômeurs, soit 1,9%, selon un rapport sur l’emploi édité en 2012 par le Département général des statistiques, en collaboration avec l’Organisation internationale du travail. Toujours selon ce département, entre janvier et septembre 2012, le taux de chômage en zones urbaines était de 3,3%, et seulement de 1,4% en zones rurales. C’est Hô Chi Minh-Ville qui arrivait en tête avec 3,9%, suivie des provinces du delta du Mékong, du Centre septentrional et du Centre littoral (2,21%). Les chiffres les plus bas ont été enregistrés dans les régions montagneuses, où la moyenne était de 0,8%. Hanoi, quant à elle, en comptait 2,15%.
Quê Anh/CVN