Doter la mégapole du Sud de plusieurs villes satellites

Hô Chi Minh-Ville compte plus de 7 millions d'habitants et ce nombre devrait être porté à 10 millions en 2020. Inutile de dire que pour éviter l'asphyxie, il est indispensable d'imaginer un modèle urbain adapté à cette expansion démographique.

Pour un développement harmonieux entre espace urbain, infrastructures techniques et quipements sociaux, la ville envisage de s'organiser autour d'un schéma résolument moderne : un centre principal entouré de villes satellites, relié à 7 villes et provinces de la Région économique de pointe du Sud.

Le Service de la construction de Hô Chi Minh-Ville vient de soumettre au Comité populaire municipal le programme de développement urbain de la mégapole du Sud à l'horizon 2020. Son cœur serait le centre-ville existant, élargi à la nouvelle cité urbaine de Thu Thiêm. D'autres centres urbains, secondaires, seraient construits dans 4 directions : nord-est, sud-sud-est, nord-nord-ouest et sud-ouest. Cette organisation en forme de Rose des Vents aurait le mérite d'ouvrir le centre-ville sur l'extérieur, en fluidifiant les réseaux de communication et les échanges vers les centres périphériques à l'inverse des centres-villes classiques qui se protègent derrière les remparts de faubourgs et opèrent une attraction centrifuge sur l'activité humaine.

De fait, les agglomérations situées dans la direction nord-est devraient comprendre les 2e, 9e arrondissements et celui de Thu Ðuc, communiquer avec Di An (province voisine de Bình Duong) et Biên Hoà (Ðông Nai). Cette orientation ouvre les portes de la ville vers les provinces du Centre et du Nord et constitue l'axe de développement principal avec la nouvelle cité urbaine de Thu Thiêm. Aussi, la ville donne-t-elle la priorité à l'investissement dans le développement des infrastructures techniques de cette zone, d'où les grands projets de ponts de Thu Thiêm, Phú My… qui faciliteront l'accès direct à l'agglomération.

L'axe sud-sud-est devrait se déployer vers la mer, en regroupant les districts suburbains de Nhà Bè, Bình Chánh et Cân Gio de Hô Chi Minh-Ville et se rattacher à Nhon Trach, Long Thành de la province voisine de Ðông Nai. Cette région est riche en terres mais pauvre en infrastructures. Cependant, l'élargissement de l'espace urbain dans cette direction est entrepris depuis longtemps, avec le nouveau centre urbain de Phú My Hung. Le district de Cân Gio, en particulier, possède une zone écologique de 856 ha, gagnée sur la mer, ainsi que le complexe urbain-portuaire de 2.000 ha de Hiêp Phuoc (Nhà Bè).

La direction nord-nord-ouest devrait englober les districts de Cu Chi et Hóc Môn (banlieue de Hô Chi Minh-Ville), longer la route nationale 22 - axe routier transasiatique reliant la province de Tây Ninh (Sud) au Cambodge. Il s'agit d'un secteur propice à la communication avec les provinces de Bình Duong et Long An, celles dans les parties Est et Ouest du Sud, destiné à se développer largement, notamment sur le plan touristique.

L'orientation sud-ouest longeant la nationale 1, au niveau du district suburbain de Bình Chánh, ouvrirait la ville sur les provinces de l'Ouest. Dans cette zone, il est impératif d'appliquer un schéma directeur efficace, car l'urbanisation connaît un développement rapide mais désorganisé, d'où le manque de services associés et une gestion difficile des constructions.

Développement des logements

En 2015, selon ce plan d'aménagement, les bicoques et les quartiers résidentiels vétustes auront disparu de Hô Chi Minh-Ville, remplacés par des logements plus spacieux et confortables, offrant aux habitants une meilleure qualité de vie.

Entre 2011 et 2020, 6 à 8 millions de mètres carrés de logements devraient être construits chaque année, soit une hausse moyenne de 40% par rapport à la période 2006-2010. Il s'agirait aussi de la mise en œuvre synergique des programmes de logements sociaux, d'HLM (habitation à loyer modéré), de pensionnats pour étudiants… Ainsi, en 2020, la superficie totale des logements serait de 160 à 180 millions de mètres carrés, soit environ 16-18 m²/personne.

De l'avis des urbanistes, pour éviter l'engorgement des centres-villes et les nuisances d'une circulation démesurée, il faut rapprocher domicile et lieu de travail. D'où l'importance de construire de larges voies de communication et des complexes urbains qui créeront des pôles d'activités disséminés. Ainsi, la voirie de la mégapole du Sud tisserait un ensemble de réseaux routiers, fluviaux et ferroviaires afin de relier la ville à ses satellites et aux régions économiques concernées. Pour l'heure, l'urgence est d'achever en 2020 le réseau des boulevards périphériques et de porter le taux de foncier réservé au transport à 12-15% du total foncier de la ville, contre 7% actuellement.

Selon Nguyên Trong Hoà, directeur de l'Institut de recherche pour le développement de Hô Chi Minh-Ville, la problématique du logement et des communications pour une ville de 10 millions d'habitants est posé dans le plan d'aménagement général à l'horizon 2025, qui a été soumis par le ministère de la Construction au gouvernement pour approbation. "Le développement urbain axé sur les villes satellites constitue un modèle moderne appliqué dans de nombreux pays. Avec un aménagement rationnel et une stratégie appropriée, Hô Chi Minh-Ville deviendra, demain, un grand centre urbain moderne, doté de bonnes infrastructures et d'un espace vital salubre", prédit Nguyên Trong Hoà.

Déjà, ces derniers temps, de grands projets importants ont été mis en route comme l'axe routier Est-Ouest, le tunnel de Thu Thiêm, le pont Thu Thiêm, la ligne de métro, le boulevard périphérique à l'Est… Il n'est jamais trop tôt quand il s'agit de prendre rendez-vous avec l'avenir, quand on est une mégapole destinée à accueillir plus de 10 millions d'habitants !

Hông Nga/CVN

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