Nécessité d'un nouvel élan pour le développement durable

L'an dernier, le Vietnam a aplani des difficultés dues aux impacts néfastes de la récession économique mondiale. Le Vietnam a enregistré des réalisations socio-économiques importantes, mais afin d'atteindre un développement durable dans l'avenir, il est nécessaire de créer un nouvel élan. Les analyses du Docteur en économie Lê Dang Doanh.

* Comment pourriez-vous apprécier la situation économique nationale l'année dernière ?

En 2009, le Vietnam a franchi relativement rapidement les difficultés et obstacles engendrés par la récession économique et la crise financière mondiales. Pourtant, leurs conséquences restent non négligeables. De concert avec le rétablissement de l'économie mondiale, le Vietnam a réussi à maintenir une croissance économique positive, grâce à l'application des plans de relance et de bonification d'intérêt des crédits destinés aux entreprises. L'important est de se baser sur l'énorme effort déployé par la communauté d'entreprises et la production agricole efficace capable de garantir la sécurité vivrière. Les travailleurs ont retrouvé leurs emplois. Certes, bon nombre de difficultés persistent encore notamment pour les ouvriers et artisans.

* Pourriez-vous estimer le développement économique au cours de la première décennie du 21e siècle ?

Au cours des 10 premières années de ce siècle, l'économie vietnamienne s'est développée amplement. Le pétrole brut, le charbon, le café, les chaussures et sandales et le prêt-à-porter sont toujours des produits majeurs de haute valeur pour l'exportation. Pourtant, le Vietnam fait face encore à des questions urgentes à résoudre afin de créer des opportunités pour se développer. Par exemple, dans le domaine des transports et communications, l'ordre de la circulation s'est rétabli mais tardivement. Les accidents de la route se sont réduits grâce au port du casque. Pourtant les résultats obtenus laissent encore à désirer. Bien que la Loi des entreprises soit entrée en vigueur depuis 1999 et que 186 types de licences soient abolis, il existe plusieurs autres genres de "sous permis" provoquant ainsi des tracasseries à supprimer. Un énorme effort a été déployé pour améliorer qualitativement l'éducation et pratiquer la réforme dans ce domaine. Toutefois, les réalisations ne correspondent pas à nos souhaits. Sans oublier la question de protection environnementale...

* À votre avis, comment faire pour le développement durable ?

À mon avis, au lieu de se développer en ampleur, il est nécessaire que le Vietnam cible un développement en profondeur tout en encourageant la production d'articles de haute valeur pour l'exportation, ainsi que la création de la valeur ajoutée pour chacun des produits. Par exemple, au lieu d'augmenter la quantité de riz à exporter, nous nous concentrerons à améliorer sa qualité et réduire le taux de perte après-récolte et après-transformation. De même pour d'autres produits agricoles, aquatiques et forestiers. Afin d'atteindre cet objectif, il nous faudrait intensifier l'investissement dans l'application des avancées technologiques, dans la formation des travailleurs et dans la construction des infrastructures. Ce qui va de pair avec l'édification d'un appareil administratif professionnel et sain. L'important est que les entreprises s'adonnent à la labellisation internationale de leurs produits et à la minimisation des exportations de bruts.

Lê Hà/CVN

* Docteur Vu Thành Tu Anh, directeur chargé du Programme de l'enseignement de l'économie Fullbright
L'économie mondiale connaîtra une relance forte cette année. Je pense que l'économie vietnamienne maintiendra de manière stable et durable, sa croissance de 6-7%, si certains problèmes sont réglés. En premier lieu, la balance de paiement a tendance à être tendue graduellement, et susceptible d'exercer l'affaiblissement des réserves de devises étrangères de la Banque d'État. Ce qui est dû à 2 facteurs majeurs. Primo, la balance déficitaire du commerce extérieure s'intensifie tandis que l'investissement étranger direct, l'aide publique au développement et les devises étrangères transférées par les Vietnamiens d'outre-mer n'arrivent pas à recouvrir. Secundo, les entreprises et les particuliers ont tendance à conserver du dollar et de l'or, permettant ainsi l'éventuelle croissance de la demande en devises étrangères. Ce qui amène des risques à prévoir.
* Docteur Pham Minh Tri, président de l'Association des sciences économiques et de gestion de Hô Chi Minh-Ville
Au cours de ces derniers temps, des signes optimistes sur la relance de l'économie vietnamienne sont enregistrés. Néanmoins, je trouve encore certaines inquiétudes. Parce qu'en général, bien que les mesures sur la stimulation de l'économie nationale déjà prises portent leurs fruits et que l'économie soit sortie du ralentissement, ses points faibles persistent encore. À citer : l'écart entre la compétitivité de l'économie nationale et celle des autres économies régionales et mondiales ; la limitation des potentiels financiers et économiques du pays...

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