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Le président américain Donald Trump (droite) et son homologue vénézuélien Nicolas Maduro. |
"Nous avons de nombreuses options pour le Venezuela, y compris une possible option militaire si nécessaire", a lancé vendredi 11 août le président américain, lors d'un échange avec des journalistes dans son golf de Bedminster, dans le New Jersey, où il est en vacances. Appelé à donner des précisions sur cette annonce, le président américain est resté évasif.
"Nous avons des troupes dans le monde entier qui sont parfois très loin. Le Venezuela n'est pas très éloigné et les gens souffrent et les gens meurent", a-t-il simplement ajouté, entouré du secrétaire d'État Rex Tillerson et de l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley. Interrogé sur cette annonce, le Pentagone s'est borné à indiquer, par la voix de son porte-parole Eric Pahon, qu'il n'avait "à ce stade" reçu aucune consigne sur ce dossier.
Le ministre vénézuélien de la Défense, Vladimir Padrino, a qualifié d'"acte de folie" cette déclaration du président Trump. En cas d'agression, "nous serons tous au premier rang pour défendre les intérêts et la souveraineté de notre Venezuela bien-aimé", a déclaré M. Padrino.
Washington et Caracas, qui n'ont plus d'ambassadeurs respectifs depuis 2010 mais dont les relations s'étaient quelque peu améliorées à la fin du mandat de Barack Obama, conservent des liens économiques et commerciaux étroits, avant tout dans l'industrie pétrolière. Début août, les États-Unis ont infligé des sanctions au président vénézuélien.
La réaction de Washington est survenue au lendemain de l'élection controversée de l'Assemblée constituante voulue par le président socialiste, un scrutin marqué par des violences qui ont fait dix morts. Rejetée par l'opposition et des pays occidentaux, cette assemblée l'a confirmé à l'unanimité dans ses fonctions de "président constitutionnel de la république bolivarienne du Venezuela".
Des sanctions rares
Il est extrêmement rare que le gouvernement américain prenne des sanctions contre un chef d'État étranger en exercice. M. Maduro est seulement le quatrième à être ainsi sanctionné par Washington, rejoignant un groupe composé du président syrien Bachar al-Assad, du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un et du président zimbabwéen Robert Mugabe.
Une nouvelle série de sanctions américaines ont par ailleurs été adoptées cette semaine à l'encontre de huit responsables vénézuéliens impliqués dans la mise en place d'une Assemblée constituante jugée "illégitime".
Jeudi 10 août, M. Maduro a dit souhaiter "une conversation" avec son homologue américain. "S'il est autant intéressé par le Venezuela, je suis là, je suis le chef de ce qui l'intéresse", a-t-il affirmé lors d'un discours devant l'Assemblée constituante. M. Maduro souhaite que cette discussion ait lieu par téléphone ou qu'elle se tienne à New York à l'occasion de l'assemblée générale des Nations unies à la mi-septembre.
AFP/VNA/CVN