Femme : le hijab sur la tête, les "ladyguards" d'Égypte veillent

Hijab sur la tête, elles s'entraînent à l'aïkido dans une salle de sport de la banlieue du Caire : Dawlat et ses collègues figurent parmi les toutes premières Égyptiennes à exercer un métier rare dans cette société conservatrice, celui de garde du corps.

Quelques jeunes femmes versées dans les arts martiaux assurent depuis peu la protection rapprochée de clientes venues des riches monarchies du Golfe ainsi que d'actrices et chanteuses originaires d'Égypte ou d'autres pays du monde arabe, pour le compte de la société de sécurité Falcon.

"Nous avons été les premiers, en 2006, à créer un service de +ladyguards+", explique Cherif Khaled, directeur de Falcon. "Les femmes d'Égypte ont pu s'immiscer dans différents domaines", poursuit-il, citant les fonctions de chef d'entreprise, avocat, juge ou député. "Lorsqu'on leur en donne l'opportunité, les femmes sont capables de réussir".

Mais c'est le caractère encore traditionnel de la société égyptienne qui a créé le besoin d'un service spécifique de gardes du corps féminins, même si l'idée s'est au départ heurtée à un certain scepticisme.

"Au bout du compte, nous sommes une société moyen-orientale", reconnaît-il. "Lorsqu'une femme franchit un contrôle de sécurité, elle préfère être fouillée par une femme plutôt que par un homme".

Le groupe Falcon, filiale de la banque égyptienne CIB, emploie 3.800 personnes dans divers métiers liés à la sécurité, comme le convoyage de fonds ou la protection rapprochée, pour un résultat net en 2008 de 13 millions de LE (2,3 M USD).

Sur les 300 "ladyguards", de noir vêtues et hijab (non obligatoire) gris sur la tête, elles ne sont qu'une dizaine à assurer en permanence de la protection rapprochée même si toutes reçoivent une formation identique. Les autres font de la "surveillance statique".

Alors que la situation des femmes laisse à désirer en Égypte, où le conservatisme religieux a gagné du terrain ces dernières années, les "ladyguards" voient dans leur profession l'occasion de prouver leur valeur.

"J'aime l'idée de protéger des personnalités importantes et de me défendre partout et n'importe quand", raconte Dawlat Al-Amine, 20 ans, à qui un instructeur d'aïkido enseigne des gestes de défense dans un club de gymnastique de la banlieue est du Caire. "Il est important pour moi d'être capable de protéger mon intégrité", poursuit-elle.

Les Égyptiennes sont nombreuses à se plaindre du harcèlement endémique qu'elles subissent dans les rues. "C'est une nouvelle idée", ajoute Amani Mahmoud, 21 ans. "Pourquoi les garçons auraient-ils toutes les opportunités? J'ai décidé de rentrer dans ce milieu pour prouver que je pouvais le faire et j'ai réalisé que j'aimais vraiment ça", dit-elle, reconnaissant avoir dû faire face au départ à l'hostilité de son père.

Falcon recrute ses gardes du corps, âgées de 20 à 35 ans, par petites annonces. Ses recrues sont tenues d'avoir un niveau d'éducation supérieure et un bon niveau dans les sports de défense comme le karaté ou le kung-fu.

Elles subissent des examens destinés à évaluer leur capacité de réaction ainsi que des examens médicaux et psychologiques. Une fois admises, elles suivent des cours théoriques ainsi qu'un entraînement physique.

Près de la moitié parlent l'anglais, car "si la cliente souhaite aller à l'étranger, nous devons pouvoir fournir une garde du corps qui possède cette expertise", dit Mohamed Salah, responsable des relations clientèle.

AFP/VNA/CVN

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