Deux attaques de drone américain au Pakistan: 25 morts

Vingt cinq rebelles islamistes présumés ont été tués dans deux attaques de drones à moins de 12 heures d'intervalle les 11 et 12 juillet dans le Nord-Ouest du Pakistan, bastion d'Al-Qaïda et des talibans, selon des militaires pakistanais.

Ces deux frappes interviennent en période de fortes tensions entre le Pakistan et les États-Unis, ces derniers ayant annoncé dimanche la suspension d'une partie de leur aide militaire à Islamabad en représailles de récentes mesures pakistanaises limitant l'activité militaire américaine dans le pays.

Les relations entre les deux pays, alliés depuis que le Pakistan s'est rallié fin 2001 à la "guerre contre le terrorisme" américaine dans la région, sont au plus bas depuis le raid unilatéral américain qui a tué Oussama Ben Laden le 2 mai dernier à Abbottabad (Nord du Pakistan).

Les deux bombardements ont visé les districts tribaux du Waziristan du Sud et du Nord, bastions des talibans pakistanais, de leurs alliés d'Al Qaïda et bases arrière des talibans afghans qui combattent les forces américaines et de l'OTAN dans l'Afghanistan voisin.

Le 12 juillet, un drone a tiré deux missiles sur un camp rebelle du Waziristan du Sud tout proche de la frontière afghane.

Le 11 juillet, quatre missiles de drones avaient atteint un ensemble de bâtiments tenus par les rebelles dans le district voisin du Waziristan du Nord, fief notamment du réseau taliban Haqqani, proche d'Al Qaïda et l'une des bêtes noires de Washington.

"Au moins 12 rebelles ont été tués dans le bombardement du 12 juillet, et dans celui d'aujourd'hui le bilan est monté à 13 morts", a déclaré un responsable militaire pakistanais sous couvert d'anonymat.

Un de ses pairs, ainsi qu'un responsable des services pakistanais de renseignement, ont confirmé ces chiffres. Le précédent bilan faisait état d'au moins 18 morts, huit le 12 juillet et dix le 11 juillet.

Les bilans des combats ou des attaques de drones livrés par les responsables pakistanais de la sécurité sont impossibles à vérifier, ces zones étant interdites d'accès et aux mains des rebelles islamistes.

Lancée en 2004, la campagne de tirs de drones ne s'est pas tarie depuis le raid d'Abbottabad, et s'est même intensifiées depuis début juin.

Symboles de la relation ambiguë qui lie le Pakistan et les États-Unis depuis la fin 2001, ces frappes non confirmées par Washington (mais seule la CIA possède de tels appareils dans la région) sont officiellement dénoncées par Islamabad. Mais la plupart des observateurs estiment que cela fait le fruit d'un accord tacite entre Islamabad et les États-Unis, qui versent chaque année au Pakistan, en déficit chronique, plus de 2 milliards de dollars d'aide.

Les États-Unis considèrent les zones tribales pakistanaises comme "l'endroit le plus dangereux du monde", où Al-Qaïda et ses alliés préparent des attentats dans les pays occidentaux et y entraînent leurs kamikazes.

Mais c'est le Pakistan qui, avec l'Afghanistan, paye le plus lourd tribut à la "guerre contre le terrorisme". Quelque 5.000 personnes, des civils pour la grande majorité, ont péri dans tout le pays depuis quatre ans dans près de 500 attentats attribués aux talibans et à leurs alliés.

L'annonce par les États-Unis d'une suspension partielle de son aide militaire au Pakistan marque une nouvelle étape dans l'escalade des tensions entre les deux pays, mais ne bouleverse pas la donne et reste surtout politique, estiment les analystes pakistanais.

La Maison Blanche a indiqué le 10 juillet avoir gelé environ 800 millions de dollars d'aide militaire au Pakistan, soit plus d'un tiers des deux milliards de dollars que les États-Unis lui versent chaque année dans ce cadre.

Une partie de cette somme sert à financer le déploiement de plus de 100.0000 soldats dans le Nord-Ouest, frontalier de l'Afghanistan, où l'armée pakistanaise, ralliée depuis la fin 2001 à la "guerre contre le terrorisme" américaine dans la région, combat les rebelles talibans alliés à Al Qaïda. L'armée pakistanaise a répliqué le 11 juillet qu'elle pouvait fonctionner "aujourd'hui comme hier" sans aucune contribution financière extérieure.

AFP/VNA/CVN

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