Destitution de Trump : démocrates et républicains à couteaux tirés sur l'enquête

Démocrates et républicains américains se sont écharpés lundi 9 décembre en présentant leurs conclusions diamétralement opposées de l'enquête en destitution contre Donald Trump, illustrant les profondes divisions partisanes qui traversent les États-Unis.

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Le président américain Donald Trump à la Maison Blanche le 9 décembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'opposition démocrate a présenté son dossier contre le président républicain, en amont d'un vote crucial à la Chambre des représentants sur sa mise en accusation ("impeachment") qui pourrait intervenir avant Noël.
"Le président Trump a placé ses intérêts avant ceux du pays", a martelé le chef démocrate de la commission judiciaire, Jerry Nadler. "Il a violé ses responsabilités les plus fondamentales envers le peuple".
Lors d'une audition acrimonieuse, marquée par de vives passes d'armes, les républicains ont donné de l'écho à la ligne de défense de la Maison Blanche, dénonçant "un spectacle politique".
"Vous tentez de renverser les résultats d'une élection" qui a donné, en 2016, la victoire surprise à Donald Trump, a accusé un élu républicain, Matt Gaetz.
Proclamant depuis les débuts de l'affaire qu'il n'a rien fait de mal, Donald Trump a confié lundi 9 décembre avoir regardé "un petit peu" de cette audition fleuve. "C'est une honte, c'est un coup monté", a-t-il encore dit.
Forts de leur majorité à la Chambre, les démocrates ont initié fin septembre cette enquête en destitution, après avoir appris que Donald Trump avait demandé à l'Ukraine d'enquêter sur le démocrate Joe Biden, bien placé pour l'affronter lors de la présidentielle de 2020.
L'accusant d'abus de pouvoir, ils estiment que le président a fait pression sur l'Ukraine, notamment en suspendant une importante aide militaire destinée à ce pays en guerre avec la Russie.
"Complot" 
Après deux mois d'enquête à la chambre basse et une quinzaine d'auditions, la commission judiciaire doit s'atteler cette semaine à rédiger l'acte d'accusation contre le président.
Plusieurs chefs sont envisagés : abus de pouvoir et corruption, entrave à la bonne marche du Congrès et entrave à la justice.

La commission devra les approuver, peut-être dès la fin de la semaine, avant un vote en séance plénière.
Compte tenu de la majorité démocrate à la Chambre, Donald Trump deviendra certainement le troisième président de l'histoire, après Andrew Johnson et Bill Clinton, mis en accusation au Congrès américain.
Lâché par ses troupes, Richard Nixon avait démissionné avant le vote en séance plénière.
Le milliardaire devrait ensuite être acquitté lors du procès au Sénat, où les républicains sont majoritaires et le soutiennent largement.
Des semaines d'auditions et d'enquête n'y ont rien fait, au contraire : républicains et démocrates sont encore apparus fermement retranchés dans leurs positions lundi 9 décembre.
"Le président Trump a mené pendant des mois un complot pour solliciter une aide étrangère dans sa campagne de réélection en 2020", a affirmé un juriste qui représentait les démocrates, Daniel Goldman.
Contre-feux 
Le juriste Steve Castor, au service des républicains, a lui jugé que les démocrates n'étaient pas parvenus à démontrer un abus de pouvoir, au cours de cette enquête "précipitée".
Il a lui à plusieurs reprises évoqué Joe Biden et son fils.
Hunter Biden avait été nommé au conseil d'administration d'un grand groupe gazier ukrainien, Burisma, lorsque son père était vice-président de Barack Obama. Ce qui mène le président à les accuser, sans preuves, d'être corrompus.
Ces accusations font partie des nombreux contre-feux allumés par le président républicain pour délégitimer la batterie d'enquêtes qui le vise depuis son arrivée à la Maison Blanche, en janvier 2017.
Avant l'affaire ukrainienne, les plus de deux ans d'enquête sur le dossier russe n'étaient, aussi, qu'une "chasse aux sorcières" selon lui, voire, encore, une "tentative de coup d'
État".
Mais un rapport officiel publié lundi 9 décembre a largement contredit ses allégations, en établissant que le FBI n'avait pas d'arrière-pensée politique quand il a ouvert, en 2016, une enquête sur de possibles liens entre l'équipe de campagne de Donald Trump et Moscou.
L'inspecteur général du ministère de la Justice, Michael Horowitz souligne toutefois que certains agents ont par la suite commis des "erreurs et des omissions".
De quoi conforter le président américain : "Ce qui s'est passé est une honte", a-t-il réagi.

AFP/VNA/CVN

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