>>Obama à Selma : la longue marche contre la discrimination raciale continue
Des policiers au milieu de manifestants après l'arrestation de suspects le 7 juillet à Dallas. |
Plusieurs centaines de personnes manifestaient, dans cette grande ville du Texas (Sud des États-Unis), comme tant d'autres ces derniers jours, contre les violences de la police envers les Noirs, après la mort cette semaine de deux hommes noirs sous les balles des forces de l'ordre.
Les tireurs qui ont ouvert le feu subitement, vers la fin de la manifestation, visaient très clairement les policiers, et, outre les quatre tués, en ont également blessé six autres, dont deux grièvement, ainsi qu'un civil, selon les autorités.
Chaos total
Ils ont semé le chaos, les gens se mettant à fuir en courant. "Il y avait des Noirs, des Blancs, des latinos, tout le monde. C'était la protestation d'une communauté mixte. Et il y a eu (les coups de feu) sortis de nulle part. On avait l'impression qu'on tirait sur nous. C'était le chaos total, c'est complètement fou", a raconté un témoin.
Vers la fin de la manifestation, deux hommes "ont commencé à tirer sur les policiers à partir d'une position élevée", a déclaré le chef de la police, David Brown.
Et des heures plus tard, dans la nuit, la police continuait à échanger des coups de feu et à tenter de négocier avec un tireur isolé réfugié dans un garage.
L'homme "a dit à nos négociateurs que la fin était proche, qu'il allait tuer et blesser encore des policiers. Et il affirme qu'il y a des bombes partout dans le garage et dans le centre-ville", a ajouté M. Brown.
Deux suspects ont été arrêtés après avoir été repérés avec des sacs en tissu camouflage dans leur voiture, ainsi, un peu plus tard, qu'une femme qui se trouvait dans la même partie du garage que le tireur.
Un autre homme, un Noir, qui s'était présenté de lui-même à la police après la diffusion d'une photo le montrant habillé en treillis avec un fusil d'assaut sur l'épaule a ensuite été relâché. Le port d'armes en pleine vue est légal au Texas pour une personne munie d'un permis.
"Nous ne sommes malheureusement pas sûrs d'avoir arrêté tous les suspects", a précisé le chef de la police. Une vidéo tournée par un témoin et diffusée par CNN montre un des tireurs en action. "C'est lui, là, à côté de la colonne blanche, regardez, il tire vers la gauche, tire vers la droite, tire de l'autre côté, on voit qu'il vise quelqu'un", commente le témoin, Ismael DeJesus, qui filmait à partir d'un hôtel proche.
"Ensuite il s'est retourné, pour vérifier que personne n'arrivait derrière lui, mais il y avait un policier qui arrivait et qui a essayé de l'avoir, mais ça s'est mal terminé. C'était une exécution, franchement. Alors qu'il était déjà à terre, l'homme a encore tiré sur lui trois ou quatre fois".
Une manifestaient antiraciste à Dallas. |
Des équipes du SWAT, la force d'intervention d'élite de la police, ont été déployées en nombre après que les coups de feu ont éclaté vers 02h00 GMT, selon des chaînes de télévision locales, et les autorités ont interdit le survol de
la ville, sauf par des vols de secours.
"Grave problème"
Le rassemblement à Dallas faisait partie de plusieurs manifestations organisée à travers les États-Unis pour protester contre la mort de deux hommes noirs abattus par la police cette semaine, l'un en Louisiane (Sud), l'autre dans le Minnesota (Nord).
Leur mort a de nouveau plongé les États-Unis face au spectre du racisme. Le président Barack Obama a dénoncé jeudi 7 juillet un "grave problème" rongeant l'Amérique, soulignant que son pays avait vécu "trop de fois des tragédies" et appelant la police à entreprendre des réformes.
Il ne s'agit "pas d'incidents isolés". Ils sont "symptomatiques de défis plus larges au sein de notre système judiciaire", a-t-il martelé, citant les "disparités raciales" et le "manque de confiance (...) entre les forces de l'ordre et de trop nombreuses communautés".
Plusieurs manifestations et veillées ont été organisées à travers le pays, comme à Dallas, après la mort de Philando Castile dans le Minnesota et d'Alton Sterling en Louisiane.
AFP/VNA/CVN