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L'incendie monstre a ravagé en mai une partie de Fort McMurray, dans l'Ouest canadien. |
Près de deux mois jour pour jour après l'évacuation en urgence de cette ville du nord de l'Alberta, coeur de l'industrie pétrolière du pays, l'association des compagnies d'assurance a fait les comptes : le feu a causé 3,58 milliards de dollars canadiens (2,49 milliards d'euros) de dégâts.
Le gigantesque brasier, surnommé par les pompiers "la bête", "est de loin la catastrophe naturelle la plus chère de l'histoire canadienne", a ainsi résumé jeudi le Bureau d'assurance du Canada (BAC).
Jusqu'à présent, le pire désastre avait été les inondations monstres ayant frappé en 2013 la même province, avec des pertes de 1,7 milliard de dollars canadiens, selon cette organisation professionnelle.
Face à l'avancée extrêmement rapide des flammes, qui avaient commencé à ceinturer cette ville champignon perdue dans la forêt boréale, les autorités avaient décrété début mai l'évacuation des 100.000 habitants de la zone.
Sixième producteur mondial de pétrole, le Canada avait de fait connu une chute drastique de sa production estimée à 1,2 million de barils par jour.
Jusqu'à 3.000 pompiers, certains venus des États-Unis et d'Afrique du Sud, ont combattu nuit et jour le feu, permettant de sauver près de 85% des résidences de Fort McMurray, devenu un oasis au milieu d'un désert de 6.000 km2 d'arbres calcinés.
Malgré tout, 2.400 bâtiments ont été détruits ou endommagés par les flammes, et les assureurs ont enregistré plus de 27.000 réclamations pour des biens personnels, plus de 12.000 autres pour des véhicules, et plus de 5.000 demandes d'indemnisations concernant des commerces, indique le BAC.
"Ces feux de forêt et les dommages assurés qu'ils ont provoqués prouvent malheureusement, une fois de plus, que les événements météorologiques extrêmes continuent d'augmenter en fréquence et en gravité", a déclaré Don Forgeron, Pdg du Bureau d'assurance du Canada.
Le feu, causé par l'homme selon les enquêteurs fédéraux, s'est rapidement propagé en raison du bas taux d'humidité qui régnait alors dans la forêt boréale. L'Alberta a en effet connu un printemps précoce et particulièrement sec et chaud, après un hiver faible en chutes de neige.