>>Des taxis veulent bloquer Paris pour dénoncer l'américain Uber Photo : AFP/VNA/CVN
Des associations de taxis dénoncent la concurrence déloyale du géant du véhicule de tourisme avec chauffeur Uber.
Fâchés contre la «concurrence déloyale» du géant américain Uber, des chauffeurs de taxi ont organisé lundi 15 décembre une opération escargot depuis les aéroports parisiens, un mouvement non soutenu par les principaux syndicats et faiblement suivi. Le gouvernement s’est empressé de préciser que la loi interdisant à des chauffeurs non professionnels d’exercer, qui existe déjà, serait plus contraignante encore à partir du 1er janvier. Ce durcissement pourrait sonner le glas du service UberPOP, qui met en relation des passagers et des automobilistes qui ne sont pas chauffeurs professionnels.
«Nous ne cédons à aucune corporation, nous appliquons la loi», a déclaré le Premier ministre Manuel Valls, en déplacement à Dijon. «Libérer les énergies de notre économie, ce n’est pas la loi de la jungle. Il faut rassurer évidemment les taxis, ceux qui manifestent et surtout ceux qui ne manifestent pas et sont parfaitement au courant des processus d’élaboration de la loi». «Les manifestants trouvent des réponses dans les textes en préparation et les décisions qui ont été prises», a renchérit le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, en déplacement dans les Landes.
Ce nouvel épisode dans la guerre des taxis fait suite au refus vendredi du tribunal de commerce de Paris d’interdire le populaire mais controversé service UberPOP, car des décrets d’application de la loi Thévenoud encadrant l’activité des VTC (véhicule de tourisme avec chauffeur) et taxis n’avaient pas été publiés. «La loi qui va entrer en vigueur le 1er janvier punira de deux ans de prison et 300 000 euros d’amende le fait d’organiser un système de mise en relation de clients avec des personnes qui ne sont ni des taxis, ni des VTC», a déclaré le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Pierre-Henry Brandet. Selon lui, «toutes les échéances de l’entrée en vigueur de la loi sur les taxis et VTC sont scrupuleusement tenues par les pouvoirs publics». Le décret principal doit être présenté cette semaine au Conseil d’État, selon Matignon.