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Des poissons graffés par Banksy à Londres (Royaume-Uni), le 11 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La crise climatique, le conflit à Gaza ou tout simplement un peu de légèreté créative dans une période sombre ? Les spéculations vont bon train sur les raisons qui ont poussé le mystérieux street artiste, peu prolixe habituellement, à revendiquer chaque jour cette semaine une nouvelle oeuvre via son compte Instagram.
Dimanche 11 août, une cabine vitrée servant à abriter les policiers régulant le trafic dans la City de Londres a été recouverte de poissons ressemblant à des piranahs, lui donnant des airs d'aquarium.
Un chat du graffeur Banksy à Londres, le 10 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'agence PA a vu sur place des agents prendre des photos, l'un d'eux expliquant attendre de savoir quoi en faire.
Cette frénésie animalière a commencé lundi 12 août avec l'apparition d'une chèvre perchée sur le conduit d'une façade dans l'arrondissement de Richmond, dans l'ouest de Londres.
Ont suivi des éléphants sortant la tête de fenêtres condamnées dans le quartier cossu de Chelsea mardi 13 août, des singes suspendus à un pont ferroviaire à Shoreditch (Est) mercredi 14 août, un loup hurlant sur l'antenne parabolique d' une devanture de magasin à Peckham (Sud) jeudi 15 août, des pélicans attrapant des poissons au dessus d'une vitrine d'un vendeur de "fish and chips" à Walthamstow (Est) puis un chat s'étirant sur un panneau d'affichage au nord-ouest de la capitale.
Des pélicans peints par Banksy sur un fish and chips de Londres, le 9 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'apparition quotidienne de ces animaux a provoqué d'intenses spéculations sur leur signification, de la part d'un artiste aux œuvres souvent très engagées dans la défense des réfugiés, de la cause palestinienne -il a peint des œuvres dans les territoires palestiniens et ouvert un hôtel à Bethléem- ou sur la crise climatique.
Des témoins interrogés par l'AFP devant les œuvres londoniennes ont avancé l'hypothèse d'un lien avec le conflit en cours à Gaza ou des émeutes d'extrême droite récente au Royaume-Uni, voire avec les Jeux olympiques.
Travail éphémère
Peinture murale du graffeur Banksy, le 6 août à Londres. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Banksy essaye de nous faire réfléchir sur la crise écologique", avance Fawaz Gerges, un universitaire venu observer les singes, relevant la forte présence de la nature dans les oeuvre récentes du graffeur.
Il y voit "un message d'amour de l'humanité" et "un antidote à la haine", cruciaux dans un contexte d'"extrémisme de droite destructrice".
"C'est peut être lié aux émeutes, avec tous les animaux de la jungle", tente Matthew Brown en contemplant le chat : "C'est difficile à dire avec lui !"
Au même endroit, Mitul Patel admet aussi ne pas savoir. "J'aimerais simplement que les gens laissent son travail tranquille", poursuit cette dentiste.
L'antenne avec le loup a en effet été rapidement enlevé par trois hommes masqués, tandis que le panneau avec le chat a été démantelé sous les huées du public peu après avoir été revendiqué.
Les ouvriers ont expliqué aux médias britanniques avoir été envoyé à la demande de la police pour des raisons de sécurité en raison du trafic routier sur place.
Les œuvres de l'artiste de Bristol, dont l'identité reste inconnue, se vendent des millions d'euros aux enchères et un panneau de signalisation graffé de drones de combat avait déjà été volé en décembre dernier dans le sud de Londres. La police avait plus tard annoncé deux arrestations.
Peinture murale représentant trois singes du graffeur Banksy, le 7 août à Londres. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Banksy a lui-même mis en avant le caractère éphémère des son travail de manière spectaculaire en provoquant en 2018 l'autodestruction d'une œuvre qui venait de se vendre aux enchères pour plus d'un million d'euros.
Malgré toutes ces théories, pour The Observer, l'objectif est en fait, en créant surprise et amusement, de remonter le moral du public dans une période où l'actualité est sombre.
L'artiste, croit savoir le journal dominical, veut "souligner la capacité humaine à se montrer créatif et ludique plutôt qu'à détruire et faire preuve de négativité".
"Seul Banksy le sait, résume Peter McCarthy, un musicien venu voir les pélicans. Mais c'est très sympa de voir ça dans ce pays à un moment où il y tellement de problèmes".
AFP/VNA/CVN