Des mesures urgentes pour former la main-d’œuvre

Le secteur de la médecine et de la pharmacie souffre d'une pénurie de main-d'œuvre. Des mesures urgentes pour résoudre ce problème ont été discutées lors d'un colloque récemment organisé à Hai Phong (Nord).

Le ministère de l'Éducation et de la Formation (MEF) et celui de la Santé, en collaboration avec la Faculté de médecine de Hai Phong (Nord), viennent d'organiser un colloque national sur les "Besoins sociaux de formation en personnel de santé et de pharmacie".

Des représentants de 180 unités dans l'ensemble du pays y participaient.

Le vice-Premier ministre Nguyên Thiên Nhân a à cette occasion demandé aux 2 ministères susdits de lancer les mesures susceptibles d'y remédier. En outre, le chef adjoint du gouvernement a également demandé à ces établissements de mieux définir les disciplines de spécialités : traitement, médecine préventive, celle scolaire...

D'après une enquête, l'ensemble des établissements de formation dans la santé et la pharmacie pourraient former supplémentairement plus de 20.000 docteurs et pharmaciens. Le vice-Premier ministre Nguyên Thiên Nhân a demandé au MEF de vérifier la capacité de formation de chaque établissement avant d'augmenter son quota en nombre d'étudiants admis. Les ministères de la Santé ; des Finances ; et de l'Éducation et de la Formation sont chargés de publier prochainement un acte conjoint concernant le besoin de formation en cadres sanitaires.

Le niveau d'enseignement des établissements de formation en médecine et en pharmacie est supérieur à celui des autres secteurs, mais souffre d'un déséquilibre. Près de 70% des docteurs et des professeurs en la matière se trouvent dans le delta du fleuve Rouge. Les régions restantes manquent actuellement de 1.700 enseignants. C'est pourquoi, le vice-Premier ministre Nguyên Thiên Nhân a demandé un renforcement de la formation des enseignants dans ces régions.

D'après la proposition de ce chef adjoint du gouvernement, il faudrait créer prochainement une page web sur les besoins en formation du secteur sanitaire et lancer dans l'année scolaire 2010-2011 un programme de formation spécialisé dans la gestion des hôpitaux.

Pour sa part, la vice-ministre de la Santé, Nguyên Kim Tiên, informe qu'en raison de la limitation du nombre d'étudiants formés par le budget d'État, de nombreux candidats ayant obtenu une bonne note (25 points sur 3 disciplines) lors de l'examen d'entrée dans les Facultés de médecine et de pharmacie n'ont pas pu être enrôlés.

Objectif de 45.000 étudiants en 2015

Selon le MEF, les établissements universitaires devraient former environ 45.000 étudiants par an en 2015 et 50.000 par an à l'horizon 2020. D'après un rapport dudit ministère, le réseau des universités a été élargi avec la création de 8 nouvelles écoles.

Lors de ce séminaire, les participants ont abordé la lenteur de l'élaboration des programmes de formation, la faible collaboration entre le MEF ; et celui de la Santé vis-à-vis de l'organisation des concours d'entrée ainsi que la formation. Certaines localités ne s'intéressent pas beaucoup à la formation sur demande. Plusieurs établissements n'adoptent pas de politiques en vue d'attirer les jeunes docteurs.

D'après Pham Van Thuc, recteur de la Faculté de médecine de Hai Phong, les localités manquent de crédit pour la formation de la main-d'oeuvre. Pour sa part, Nguyên Duc Son, directeur général de la Compagnie générale nationale des produits pharmaceutiques, souligne que les laboratoires ont un manque de pharmaciens qualifiés tandis qu'en réalité, beaucoup de pharmaciens talentueux travaillent actuellement dans les sociétés étrangères. La formation des pharmaciens devrait se spécialiser selon la recherche, la production et la gestion, dit-il. La création d'établissements de formation par des entre- prises permettrait de faire des économies d'investissement par l'État, ajoute M. Son.

Lors de ce colloque, les représentants des localités ont demandé au ministère de l'Éducation et de la Formation d'augmenter de 15% le quota en étudiants pour l'entrée à l'université, ce qui permettait de satisfaire les besoins en personnel de chaque localité.

Le vice-Premier ministre Nguyên Thiên Nhân souligne que d'ici à 2012, chaque province devrait posséder un établissement de formation. Les établissements de formation devraient renouveler et rehausser pour leur part la qualité de leur enseignement.

Le mécanisme financier doit être renouvelé

Le ministère de la Santé propose actuellement un mécanisme financier visant à favoriser les centres sanitaires publics dans l'amélioration de la qualité des services ainsi que l'attraction de la main-d'oeuvre qualifiée.

Les politiques concernant le salaire et les indemnités en faveur des cadres sanitaires ne sont pas adaptées, surtout dans les régions rurales et montagneuses. C'est pourquoi, on assiste à une migration des cadres sanitaires de qualité : des régions lointaines vers les régions urbaines, du secteur public vers le secteur privé. De plus, de nombreux diplômés ne travaillent pas dans des établissements sanitaires, ce qui cause du gaspillage.

Selon les propositions du ministère de la Santé, les établissements sanitaires situés dans les régions urbaines devraient augmenter leurs sources de revenus financiers propres. Ce qui permettra de réserver davantage le budget d'État à la médecine préventive, l'hygiène alimentaire, la population et le planning familial, etc.

Le salaire occupe une part importante du budget des hôpitaux, surtout dans les régions rurales et lointaines. D'après ledit ministère, le budget d'Etat assurera la totalité du salaire des cadres ainsi que les investissements pour la réparation des infrastructures des centres sanitaires à l'échelle du district. En ce qui concerne les établissements du ressort provincial dans les régions montagneuses et sur les hauts plateaux du Centre, le budget d'État assurera au minimum 70% de la caisse salariale et des dépenses de réparation des infrastructures. Pour les hôpitaux du ressort central et ceux au niveau de district relevant de Hanoi et d'Hô Chi Minh-Ville, le budget d'État assurera au moins 30% de caisse salariale. En particulier, il financera pour la totalité les centres de soins de la tuberculose, à ceux de neuropathologie, etc.

Jusqu'à la fin de l'année dernière, la totalité des communes disposaient de docteurs. Plus de 65% des centres sanitaires des communes atteignaient les normes nationales. Environ 80% des centres sanitaires communaux ont réalisé les consultations au profit des malades titulaires de la carte d'assurance.

Afin d'élargir les activités et rehausser la qualité, les établissements publics pourraient recevoir leur autonomie financière. Il s'agit du contenu principal de l'arrêté sur le mécanisme financier et d'activité des centres sanitaires publics. Le ministère de la Santé recueille actuellement l'opinion des organisations et des individus, tant vietnamiens qu'étrangers.

Le projet de cet arrêté diviserait les établissements en 4 groupes. Pour les établissements relevant du groupe 1, les sources de capitaux pour l'investissement et le développement comprendraient le fonds de la Banque de développement du Vietnam, les emprunts provenant de l'aide publique au développement (APD) et des organisations non gouvernementales. En outre, ces établissements seraient autorisés à mobiliser du capital auprès des organisations et des individus. En ce qui concerne les groupes 2, 3 et 4, l'État financerait l'investissement sur les infrastructures et équipements.

La division en 4 groupes permettra à chaque groupe de se doter d'un mécanisme financier et d'activité adapté, visant à renforcer l'efficacité des établissements publics.

Hoàng Giang/CVN

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