Selon Chu Quôc An, chef adjoint du Département de prévention et de lutte contre le HIV/sida (ministère de la Santé), à ce jour, plus de 1.700 toxicomanes de Hai Phong, Hô Chi Minh-Ville et Hanoi ont bénéficié de méthadone. Résultats : après 9 mois de traitement, aucun nouveau cas de séropositivité ou d'hépatite B ou C n'ont été enregistrés. Le taux de malades ayant des problèmes de santé après 3 mois de traitement est passé de 9,7% à 4,9%, et ceux soumis à un risque de dépression a été ramené de 80% à 5% après 9 mois de traitement. Le nombre de personnes subissant des effets secondaires de la méthadone a par ailleurs diminué...
Actuellement, plusieurs toxicomanes nécessitent un traitement par la méthadone mais celle-ci n'est pas disponible en assez grande quantité. Sur ce point, Chu Quôc An a indiqué que la méthadone n'est pas une solution valable pour tous les toxicomanes, mais seulement une des mesures d'intervention envisageables afin de diminuer les méfaits de la drogue. Dans plusieurs pays, de 10% à 15% seulement des toxicomanes bénéficient de méthadone conformément aux critères médicaux fixés en la matière.
D'après Chu Quôc An, dans l'immédiat, le programme de cure par méthadone sera réalisé dans 11 provinces ayant un taux élevé de toxicomanes sains ou porteurs du VIH.
Après Hanoi, Hai Phong et Hô Chi Minh-Ville qui utilisent cette méthode, ce sont Hai Duong, Quang Ninh, Cân Tho et Dà Nang qui vont prochainement la mettre en oeuvre.
Ce programme est financé sur le plan médicamenteux et matériel par le Programme de secours d'urgence dans la prévention et la lutte contre VIH/sida du président des États-Unis.
Les localités bénéficiaires de celui-ci doivent se charger de l'équipement, des infrastructures, du personnel et de sa formation. Il sera élargi d'ici 2015 à 30 provinces au profit d'un total de 80.000 toxicomanes.
Selon Chu Quôc An, la méthadone est une des solutions pour une cure de désintoxication effective, laquelle peut être suivie à domicile ou dans un établissement sanitaire à cette fin. Actuellement, celle-ci est gratuite grâce aux programmes de financement en cours, mais par la suite ils devront en payer le coût, qui toutefois est modique.
Le traitement par méthadone permet de stabiliser l'état du patient et réduit les risques tels que ceux liés aux injections intraveineuses ou administration par voie nasale, notamment en terme d'exposition à une contamination par le VIH ou l'hépatite C, ceux de surdosage, ou encore ceux liés aux activités menées pour se procurer de la drogue tels que vente de drogue, prostitution... La méthadone présente également l'avantage d'être un opiacé dont l'effet est de longue durée, ce qui permet de prévenir une récidive de consommation d'héroïne. Ses modes d'administration sont tout aussi souples : par injection, mais aussi par voie orale sous forme de solution amère non injectable ou sous celle de gélules. Dans le cadre d'une utilisation médicale contrôlée, les effets psychotropes sont légèrement moindres qu'en cas de consommation d'héroïne.
Huong Linh/CVN