Après l’école, les enfants du village de Phao, situé sur les berges du fleuve Rouge, dans l’arrondissement de Long Biên, à Hanoi, se rendent à la place de jeux. Ils s’amusent sur des rocking-chairs en bois, solidement implantés dans le sol de terre battue. D’autres jouent autour de balançoires de sept couleurs différentes, fabriquées avec de vieux pneus. La joie se lit sur le visage des enfants comme des parents.
Des membres de Think Playgrounds font des balançoires à partir des vieux pneus. |
Ce terrain de jeux a été créé par des architectes du groupe Think Playgrounds. Il n’a coûté que 14 millions de dôngs. Kim Duc, président de Think Playgrounds, explique que l’idée de construire des places de jeux leur est venue après qu’un Américain ait proposé d’offrir à la ville de Hanoi un toboggan en forme de tortue, et de l’installer près du lac de Hoàn Kiêm (Lac de l’Épée restituée). À la suite de cette proposition, Think Playgrounds a étudié plusieurs sites et s’est aperçu que la capitale manquait de terrains de jeux pour les enfants. L’initiative de l’Américain ne pouvant être réalisée, Think Playgrounds a utilisé l’argent de ce projet pour en construire d’autres.
«Le terrain de jeux près du Fleuve rouge est public et gratuit», commente Kim Duc. Think Playgrounds a choisi les berges du cours d’eau car c’est un lieu très particulier. Il est situé au coeur de la ville, mais la vie de la population y est encore très difficile. Les habitants du quartier saluent la création de ce terrain de jeux et ont donc accepté de céder un lopin de terre pour que le projet puisse voir le jour.
Plusieurs personnes doutaient que la réalisation d’un terrain de jeux soit possible pour seulement 14 millions de dôngs. Think Playgrounds a prouvé le contraire grâce à l’utilisation de matériaux recyclables : de vieux pneus, des morceaux de bois récupérés, etc. Avec l’habileté et la créativité nécessaire, les architectes en ont fait des jeux de toutes les couleurs.
Peu après sa création, la principale difficulté du groupe Think Playgrounds consistait à trouver de la main-d’œuvre prête à donner de son temps. Au début de la construction du terrain de jeu de Long Biên, quatre personnes étaient présentes pour le construire. Elles avaient congé durant le week-end. Le temps nécessaire à la réalisation du terrain a donc été assez long. Les actions de Think Playgrouds se sont ensuite fait connaître et le nombre de volontaires a augmenté.
La joie des enfants pauvres
À ce jour, Think Playgrounds a achevé quatre terrains de jeux, trois à Hanoi et un dans le district insulaire de Ly Son, province de Quang Ngai (Centre). Le coût d’un terrain varie entre 5 et 15 millions de dôngs. Les fonds sont récoltés auprès des habitants du quartier dans lequel le projet verra le jour, mais aussi sur Internet. Les membres de Think Playgrounds mettent également de l’argent de leur poche.
Les journées de travail laissent des souvenirs inoubliables aux membres de Think Playgrounds. Le chantier qui les a le plus marqués est celui réalisé dans district insulaire de Ly Son. Les travaux devaient être terminés en quatre jours. Le tout sous un soleil de plomb et sans électricité. «Mais en voyant la joie sur le visage des enfants et la sympathie des habitants de Ly Son, toute la fatigue s’envolait», se rappelle un membre de Think Playgrounds. «La joie et le bonheur des enfants sont une grande motivation pour nous, confie Kim Duc. D’autant que ces terrains de jeux participent à leur développement».
Think Playgrounds continue sa recherche de soutien pour la construction de terrains de jeux à Hanoi, ainsi que pour l’organisation du Play day, une journée gratuite de loisirs pour les enfants, qui a lieu chaque année.
Les terrains de jeux de Think Playgrounds ont une bonne réputation auprès de la population. La ville de Hanoi devrait s’inspirer de ce concept pour construire de tels terrains dans les zones où les espaces publics et les places de jeux ne sont pas assez nombreuses.
Tùng Chi/CVN