>>Séminaire sur les politiques salariales à Hanoi
Le résultat d’une enquête réalisée par l’OIT sur la population active et les salaires au Vietnam en 2014 a montré que c’est dans les secteurs de la banque, des finances et des assurances que le salaire mensuel moyen est le plus élevé, 7,23 millions de dôngs/mois. Point particulier dans ces secteurs : les femmes touchent souvent un salaire plus élevé que les hommes. Au deuxième rang figurent les secteurs des sciences et technologies, de l’immobilier, où le salaire mensuel moyen est de l’ordre de 6,53 millions de dôngs. Au bas de l’échelle, on trouve les secteurs de l’agriculture, de la sylviculture et de l’aquiculture, avec un salaire mensuel moyen de 2,63 millions de dôngs.
Dans les secteurs de la banque, des finances et des assurances, le salaire mensuel moyen est le plus élevé. Photo : Trân Việt/VNA/CVN |
Selon le rapport, au Vietnam, les salariés ne représentent qu’un tiers de la population active occupée (moyenne mondiale : plus de 50%). Le reste entre dans la catégorie de l’économie informelle, qui désigne l’ensemble des activités productrices de biens et services qui échappent au regard ou à la régulation de l’État. Le secteur de l’agriculture emploie, à lui seul, la moitié de la population active occupée du pays, mais seulement 10% de salariés. Selon la directrice générale adjointe de l’OIT, Sandra Polaski, «dans l’ensemble des pays d’Asie en voie de développement, dont le Vietnam, les salariés ne représentent qu’une part modeste de la population active occupée».
Indice d’égalité de la société
«Le salaire est le revenu principal des travailleurs. À l’échelle mondiale, la moitié des salariés vivent de leur seul salaire», insiste la directrice générale adjointe de l’OIT. Pour elle, le salaire et le mécanisme de distribution du salaire exercent une forte influence non seulement sur la vie des travailleurs, mais aussi sur le développement de la société. «Le salaire montre si une société est égalitaire ou non», argumente Sandra Polaski. Car dans l’économie informelle, les emplois sont souvent synonymes de paupérisation et de mauvaises conditions de travail. Ces emplois se caractérisent également par l’absence de protection en cas de non-paiement des salaires, d’heures supplémentaires forcées, de renvois sans préavis ni indemnités, de conditions de travail dangereuses et d’absence d’avantages sociaux.
Pour Gyorgy Sziraczki, chef du bureau de l’OIT au Vietnam, depuis 2005, dans les pays membres de l’ASEAN, «le salaire net a connu un accroissement très lent». Il espère qu’en 2015, année de création de la Communauté économique de l’ASEAN (CEA), qui se traduira par un véritable marché commun, «la liberté de commerce et d’investissement dans toute la région aura une influence sur l’économie et sur le marché du travail. Une politique salariale bien établie permettra d’impulser l’industrialisation et l’intégration internationale du Vietnam».
Nghia Dàn/CVN