Se déplacer à Hanoi, entre jonglage et équilibrisme

Dans la capitale vietnamienne, la moto est reine. Menue, elle se faufile partout et garantit des déplacements rapides. Mais des alternatives existent. Sans que cela permette toutefois d’échapper aux bouchons aux heures de pointe. Tour de piste.

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Aux heures de pointe, il est impossible de bouger tant les bus sont bondés. Durant les heures creuses, les trajets sont plus confortables.


À Hanoi, elles sont omniprésentes. De marque italienne ou japonaise. Automatique ou semi-automatique. Rouge, noire, rose ou blanche. Peu importe. Les motos, rapides et pratiques, déboulent à chaque coin de rue. Leur concentration donne à la ville l’apparence d’un grand océan, dans lequel se meut un banc de conducteurs plutôt homogène. Quoique, souvent parsemé d’individus qui n’en font qu’à leur tête. Réflexes, capacité d’anticipation et d’adaptation des conducteurs sont donc mis à rude épreuve. En particulier aux heures de pointe, où la concentration de motos au mètre carré est affolante. Tout comme les décibels émis par les klaxons incessants.
Mais, vous ne possédez pas de moto ? Par peur du trafic, par sensibilité écologique, par manque de moyens ? Des alternatives existent. Même si elles ne permettent pas d’éviter les bouchons.
Des casquettes plus que des casques

Pour rouler les cheveux au vent mais sans tracas, optez pour un xe ôm (moto taxi) ! Assis sur leurs bécanes, les chauffeurs hèlent les passants à chaque carrefour. «Motobike, motobike». Impossible de les manquer, même s’ils ne portent pas de signes distinctifs ou d’uniformes. Leurs prix ne sont pas fixes, il faut donc parlementer. Si vous fuyez le marchandage, des xe ôm van minh, en français des xe ôm «civilisés», existent. Mais ils ne courent pas les rues à Hanoi. Leur prix au kilomètre est fixe : 8.000 dôngs. Ils sont vêtus de gilets bleu-clair. Dès 21h00, il devient plus difficile de trouver toute forme de moto taxi. Les chauffeurs proposent généralement un casque, qui s’apparente de fait plus à une casquette ou à une bombe d’équitation ! Pour les clients réguliers, investir dans un couvre-chef qui protège le crâne et les oreilles est sans aucun doute plus prudent. Dénicher un bon chauffeur et le fidéliser permettront aussi d’optimiser vos itinéraires et de faire baisser les prix. Vous tenez votre homme, alors en voiture Simone. Reines de la chaussée il y a une vingtaine d’années, les bicyclettes se font aujourd’hui rares. Mais subsistent, fréquemment surchargées de produits alimentaires. Plus légères et plus maniables qu’une moto, elles sont évidemment plus lentes. Un autre rythme dans le bouillonnement de la capitale.

Les bus de Hanoi sont des poids lourds du trafic citadin.


Hanoi compte aussi un réseau de bus plutôt dense, détaillé sur les cartes touristiques les plus sommaires. Jaune et rouge, ils font figure de poids lourds dans le trafic citadin et ne manquent pas de signaler trop régulièrement leur présence par d’incessants klaxons à la tonalité caractéristique. Première étape et non des plus aisées, repérer l’arrêt. Aucun élément réellement visible, un abri par exemple, ne vous met sur la piste. Une fois dans la bonne rue, ne reste qu’à lever les yeux au ciel pour espérer repérer les panneaux bleus qui indiquent les arrêts. Un amas de gens immobiles sur le bord de la route peut être une piste. Inutile de prendre un ticket.
Monter dans le bus et un employé de la compagnie s’avancera vers vous. Le tarif, entre 7.000 et 9.000 dôngs la course, convient parfaitement aux petites bourses. Un prix certes avantageux, mais pour lequel il faut accepter quelques inconvénients. Aux heures de pointe, les bus sont bondés. Tellement bondés qu’il est impossible de bouger. Claustrophobes s’abstenir. Seul le contrôleur réussit à se frayer péniblement un passage pour encaisser son dû. Mieux vaut d’ailleurs préparer son argent à l’avance et ne pas être trop chargé.
Bus directs, mais bondés
Pour réussir votre sortie, anticipez ! Les portes ne restent ouvertes que quelques secondes… En général, le bus s’arrête systématiquement. Souvent pour rien d’ailleurs. Vous ne savez pas à quel moment descendre ? Une infographie représentant le trajet et les arrêts est collé au plafond de chaque véhicule. Comptez les arrêts ou tentez de comprendre les annonces faites par un haut-parleur. Ne perdez pas courage, on se repère vite ! Lorsqu’il s’agit de trajets directs, le bus est efficient. Dès qu’il est nécessaire d’en prendre plusieurs pour arriver à destination, ça se complique.
À l’abri des affres du temps, le bus confère aussi un sentiment de domination et de sécurité sur la route. Vous êtes le plus fort ! Le taxi protège lui aussi du chaos extérieur. Et en hiver, du froid qui glace les conducteurs de moto. Mais il peine parfois à se frayer un chemin au travers de la circulation. Le prix, lorsqu’il est réparti entre plusieurs, devient intéressant.
Reste vos deux pieds. Efficaces pour se déplacer et chiner en vieille ville ou dans votre quartier. Peu compétitifs sinon. Sur les trottoirs, jonchés de nourritures, de véhicules, de lieux où se restaurer, l’agilité est de mise. Chaque mètre parcouru prend des allures d’un gymkhana. Alors, lancez-vous, testez et combinez au mieux ces différentes possibilités !

Texte et photos : Angélique Rime/CVN

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