>>L'ONU demande davantage de soutien pour le Soudan, le Soudan du Sud et la Somalie
Des civils sud-soudanais fuient les combats, le 18 février à Malakal. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les échanges de tirs entre jeunes d'ethnies rivales ont commencé mercredi soir 17 février dans la base de Malakal, capitale de l'État pétrolier du Haut-Nil (Nord-Est), l'un des principaux champs de bataille du conflit, et se sont poursuivis jeudi matin 18 février.
Parmi les morts figurent deux Sud-Soudanais travaillant pour MSF, et une quarantaine de personnes ont aussi été blessées, selon un bilan provisoire de l'organisation humanitaire dans un communiqué daté de Juba.
L'ONU avait fait état de sept morts et une quarantaine de blessés parmi les civils réfugiés sur la base, dans un communiqué publié à son siège de New York un peu plus tôt.
"Toute attaque visant des civils, les locaux de l'ONU et les Casques bleus peut constituer un crime de guerre", a souligné le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.
"Cette attaque contre des civils est scandaleuse et nous demandons aux groupes armés de cesser ces actions", les camps de réfugiés doivent être des "sanctuaires", a déclaré Marcus Bachmann, coordinateur de MSF au Soudan du Sud.
Plus de 47.500 personnes vivent à l'intérieur du camp de déplacés de Malakal, soit un quart des 200.000 civils réfugiés dans les six bases onusiennes du pays. Aucune arme n'est théoriquement autorisée à l'intérieur de ces camps.
La Mission de l'ONU au Soudan du Sud (UNMISS) avait donné un premier bilan de cinq morts et 30 blessées, ajoutant que les Casques bleus avaient tiré des gaz lacrymogènes pour disperser la foule dans le camp surpeuplé.
"Des violences impliquant l'usage d'armes à feu légères, de machettes et d'autres armes ont éclaté entre jeunes des deux communautés" dinka et shilluk, a précisé la mission.
M. Ban a "mis en garde toutes les parties contre la tentation d'attiser les querelles ethniques" et leur a demandé "de s'abstenir de toute action ou déclaration qui pourrait faire monter la tension".
"Ils ont tiré avec des kalachnikov et des mitrailleuses (...) la situation est toujours très tendue, les gens se cachent", a rapporté Jacob Nhial, un habitant de la base contacté au téléphone par l'AFP, en précisant que les Casques bleus patrouillaient en début d'après-midi la zone avec des tanks.