Ces petits restos sur roue sont le fruit d’un programme de soutien aux pauvres et aux personnes sorties de prison, orchestré par le Fonds d’intégration et de développement communautaire. Ce projet permet à des personnes en grande difficulté de pouvoir vendre des sandwiches, et donc de subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Dans le cas précis des ex-prisonniers, il évite aussi la récidive.
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| Un cours de formation sur la sécurité alimentaire, organisé par le Fonds d’intégration et de développement communautaire de Hô Chi Minh-Ville. |
L’organisation fournit gratuitement ces mini-roulottes dont le prix unitaire est de 3,5 à 4 millions de dôngs. Si les travailleurs ne disposent pas de capital pour acheter les ingrédients nécessaires, ils peuvent souscrire un emprunt où les acheter à des tarifs négociés. Les bénéficiaires se voient également former dans la vente et la sécurité alimentaire.
Thu, une vendeuse de sandwiches au 1er arrondissement : «Je suis très heureuse d’avoir reçu ma petite cantine pour vendre du pain. ça marche très bien, je peux subvenir aux besoins de ma famille».
Des projets plus humains
Il est prévu que jusqu’à la fin de cette année, le Fonds remette encore 600 gargotes ambulantes dans 24 arrondissements et districts de Hô Chi Minh-Ville.
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| Une gargote de sandwiches. |
Trân Van Tao est président du conseil d'administration et directeur du Fonds d’intégration et de développement communautaire. Avocat et ancien directeur adjoint de la Police de Hô Chi Minh-Ville, il connaît très bien les difficultés de réinsertion que rencontrent les gens qui sortent de prison.
Les débuts du projet furent bien compliqués, notamment pour trouver des financements, de la main-d’œuvre. Pourtant, tout s’est vite enchaîné. La première aide est venue du Comité de gestion du programme «Réduire la pauvreté, augmenter le nombre de familles en assez bonne situation» à Hô Chi Minh-Ville. Ensuite, la compagnie Phuc An Thinh a financé les gargotes roulantes et la compagnie MTV a fourni les produits alimentaires (viande, hachis, beurre, pâté...).
«En plus des gargotes, le Fonds s’est rapproché des sociétés d’exportation Câu Tre et de la compagnie Thai Son Binh Duong pour la mise en œuvre de distribution de +banh bao+ et de riz cuit au prix de 10.000 dôngs à 15.000 dôngs/ration», a ajouté M. Tao.
L’expérimentation a montré que chaque roulotte vend entre 150 et 200 sandwiches/jour, ce qui rapporte de 6 à 9 millions de dôngs/mois. Si les travailleurs n'assurent pas un travail efficace à l’issue de leur période d'essai, alors la gargote est reprise et offerte à d'autres.
Nguyên Van Xê, directeur adjoint du Service municipal du travail, des invalides de guerre et des affaires sociales, a reconnu que «ces travailleurs pauvres ont toutes les clés pour réussir. Dans l'avenir, le Fonds de lutte contre la pauvreté augmentera le fonds de roulement du ce projet».
Khanh a reçu récemment sa petite cantine mobile : «On m’a confié cette gargote il y a trois mois. J'espère que les autorités de mon quartier épauleront beaucoup d’autres gens comme moi. Je les remercie sincèrement de m’avoir aidé à avoir un revenu supplémentaire pour ma famille».
Il est trop tôt pour dresser un bilan définitif de cette aventure. Mais personne aujourd’hui ne conteste l'idée et l’originalité de cette action auprès des personnes en situation de précarité. L’opération les soutient non seulement sur le difficile chemin du retour à l’emploi, elle permet aussi de réduire la pauvreté. Elle met aussi en évidence la solidarité au sein de la société et montre que de nombreuses personnes sont prêtes à faire beaucoup d’efforts pour aider les autres, tous les autres. Un bel exemple à méditer.
Texte et photo : Minh Thu/CVN