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Des soldats philippins déployés à Marawi, sur l'île de Mindanao, le 25 mai. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le président Rodrigo Duterte a déclaré la loi martiale dans toute la région de Mindanao, quelques heures après que les islamistes eurent commencé à semer le chaos dans la ville de Marawi mardi 23 mai.
"Ce qui se passe à Mindanao, ce n'est plus une rébellion de citoyens philippins. Cela s'est métamorphosé en invasion de combattants étrangers", a déclaré Jose Calida, le Solicitor General, un avocat qui représente le gouvernement dans toutes les affaires juridiques.
Selon lui, des Malaisiens, des Indonésiens, des Singapouriens et "d'autres jihadistes étrangers" participent aux affrontement de Marawi, l'une des plus grandes villes musulmanes des Philippines, un pays à très grande majorité catholique.
M. Calida s'exprimait à Davao, grande ville de Mindanao, région qui s'étend sur un tiers méridional du territoire philippin. D'après lui, ces étrangers ont répondu à un "appel du clairon" lancé par l'EI pour aller à Mindanao et y fonder une "wilayat" (province) du "califat" de l'EI.
Le général Restituto Padilla, porte-parole de l'armée philippine, a déclaré que six étrangers avaient été tués dans les affrontements, dont des Malaisiens et des Indonésiens.
D'après un bilan livré par le porte-parole, 11 soldats, deux policiers et 31 jihadistes ont péri dans les combats, au cours desquels l'armée a bombardé des immeubles où s'étaient retranchés les islamistes.
Deux civils ont également été tués dans un hôpital occupé mardi 23 mai par les jihadistes. L'armée a ouvert une enquête sur des informations des médias selon lesquelles neuf civils avaient été assassinés à un barrage mis en place par les islamistes.
Les combats de Marawi ont éclaté après un raid des forces de sécurité contre une cache supposée d'Isnilon Hapilon, considéré comme le chef de l'EI aux Philippines.
Les États-Unis, qui présentent Hapilon comme un des terroristes les plus dangereux du monde, ont mis sa tête à prix pour cinq millions de dollars. C'est également un des dirigeants d'Abou Sayyaf, groupe islamiste spécialisé dans les enlèvements crapuleux.
Mais les forces de sécurité ont essuyé un échec retentissant. Des dizaines de combattants sont accourus pour les repousser, avant de partir saccager la ville en brandissant des drapeaux noirs de l'EI.
Les autorités expliquent qu'il est très difficile de venir à bout de la crise. Les jihadistes sont retranchés dans des immeubles résidentiels, ont placé des bombes artisanales dans les rues et pris des catholiques en otage.
AFP/VNA/CVN