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Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, le 17 mai lors d'un discours au Parlement européen à Strasbourg. |
À l'ouverture d'une session du Conseil de sécurité consacrée à un débat général sur la protection des civils dans les conflits armés, il a rappelé que selon l'OMS "des attaques contre les hôpitaux, les médecins, les ambulances et les blessés ont eu lieu dans au moins 20 pays en 2016".
Il a cité en particulier la Syrie - théâtre de plus de 400 attaques contre des installations médicales depuis le début de la guerre -, le Yémen et l'Afghanistan, où ce type d'attaques a presque doublé en 2016 par rapport à 2015.
Dans la plupart des cas, a-t-il souligné, les systèmes de santé de ces pays étaient déjà très fragiles et "dans la plupart des cas, personne n'a été tenu pour responsable".
Il a rappelé qu'en Syrie plus de la moitié des établissements médicaux ont été fermés ou ne fonctionnent que partiellement et deux tiers du personnel médical spécialisé a fui le pays. Au Soudan du Sud, en proie à une guerre civile, moins de la moitié des établissements de santé dans les zones de conflit fonctionnent encore.
"Ces attaques sont le signe d'une tendance plus large: les parties aux conflits considèrent hôpitaux et cliniques comme des cibles plutôt que comme des sanctuaires à respecter", a-t-il estimé.
M. Guterres a exhorté les belligérants à "prendre des mesures concrètes pour limiter les atteintes aux civils dans leurs opérations militaires".
Pour mettre fin aux violences contre le personnel
Il a aussi demandé aux États membres de l'ONU "d'user de leur influence pour promouvoir le respect du droit international et garantir que les violations soient sanctionnées", y compris en utilisant la Cour pénale internationale, souveraine en matière de crimes de guerre.
"Ceux qui procèdent à des transferts d'armes doivent aussi se montrer plus responsables et examiner les conséquences possibles de ces ventes", a-t-il ajouté.
M. Guterres devrait alerter immédiatement le Conseil de sécurité de tout nouvelle attaque contre des installations médicales et "faire de la collecte d'informations sur ces attaques une priorité", a estimé un responsable de Human Rights Watch, Bruno Stagno Ugarte.
Pour la vice présidente du Comité international de la Croix-Rouge, Christine Beerli, "il faut faire beaucoup plus pour mettre fin aux violences contre le personnel et les infrastructures de santé, qui sont commises tant par des États que par des groupes armés non-étatiques". Les belligérants doivent mettre en place des "procédures militaires spécifiques pour protéger les systèmes de santé".