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Carte de la ville de Malang en Indonésie et du stade Kanjuruhan où un mouvement de foule a fait plus d'une centaine de morts le 1er octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le mouvement de foule a aussi fait plus de 300 blessés dont certains sont entre la vie et la mort dans les hôpitaux de la ville de Malang, dans l'Est de l'île de Java. "Selon les dernières données dont nous disposons, sur 125 personnes décédées, 32 sont des enfants, dont le plus jeune est âgé de deux ou trois ans", a indiqué Nahar, un responsable du ministère des Femmes et de la protection de l'enfance.
Face à la colère du public, les premières sanctions sont tombées avec le limogeage du chef de la police de la ville de Malang, Ferli Hidayat, et la suspension de neuf policiers, selon le porte-parole de la police nationale Dedi Prasetyo. Le ministre en charge de la sécurité, Mahfud MD, avait appelé plus tôt la police indonésienne à "identifier" les personnes qui "ont perpétré les crimes", et à sévir.
"S"il n'y avait pas eu de gaz lacrymogènes, il n'y aurait peut-être pas eu de chaos", a de son côté souligné Choirul Anam, membre de la Commission nationale pour les droits humains, lors d'un briefing.
Le drame de samedi soir 1er octobre au stade Kanjuruhan de Malang a eu lieu quand des fans de l'équipe locale du Arema FC ont pénétré sur le terrain après la défaite de leur équipe (3-2) contre celle de Persebaya Surabaya, la ville voisine. La police a réagi en tirant des gaz lacrymogènes vers les gradins bondés du stade, avec 42.000 spectateurs présents, selon les autorités.
Les spectateurs se sont alors précipités en masse vers des portes étroites où nombre d'entre eux ont été piétinés et étouffés, selon des témoins. La police, dont deux agents ont été tués lors du drame, a décrit l'incident comme une "émeute". Mais les survivants l'accusent d'avoir réagi de manière excessive, causant la mort de plus d'une centaine de spectateurs.
"Certains doivent rendre des comptes. Qui doit être condamné ?", a déclaré Andika, qui a refusé de donner son nom de famille. "Nous réclamons justice pour nos supporters disparus", a demandé ce fan de foot de Malang âgé de 25 ans.
Une enquête indépendante réclamée
Le président indonésien Joko Widodo avait annoncé dès dimanche l'ouverture d'une enquête. Lundi 3 octobre il a promis le versement de compensations aux familles de victimes de 50 millions de roupies (3.200 USD).
Des joueurs et des responsables du club de foot indonésien Arema FC rendent hommage aux victimes d'une bousculade meurtrière dans le stade Kanjuruhan, à Malang le 3 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Mais plusieurs groupes de défense des droits de l'Homme ont exigé une enquête indépendante et que la police s'explique sur l'utilisation de gaz lacrymogènes dans un espace confiné. "Ces pertes de vies humaines ne peuvent rester sans réponse", a souligné Amnesty International dans un communiqué.
Human Rights Watch a demandé à la Fédération internationale de football (FIFA) de procéder à sa propre enquête et la rendre publique. Le président de la FIFA, Gianni Infantino, a qualifié le drame de "tragédie au-delà de l'imaginable".
Le Brésilien Pelé, légende vivante du football, a souhaité pour sa part sur Instagram "beaucoup de paix et d'amour au peuple d'Indonésie". "La douleur de la défaite ne justifie pas qu'on perde l'amour pour le prochain", a insisté le triple champion du monde.
Le ministre Mahfud MD a déclaré que les membres de la commission d'enquête seraient choisis parmi des membres du gouvernement, des analystes, des responsables du monde du football, des médias et des universitaires. Les autorités annonceront les résultats de l'enquête dès que possible, a-t-il précisé, estimant que "la mission pourrait être conclue dans les deux ou trois prochaines semaines".
AFP/VNA/CVN