Des élections sur fond de violences aux Philippines

Les élections nationales du 10 mai aux Philippines, pour désigner le successeur de la présidente Gloria Arroyo, étaient marquées par des violences, avec la mort d'au moins 6 personnes, et des problèmes techniques conduisant à retarder la fermeture des bureaux de vote.

Plus de 50 millions de Philippins élisaient le 10 mai leur futur président, avec pour grandissime favori, Benigno Aquino, héritier d'une dynastie politique respectée.

En raison de problèmes techniques touchant les machines de vote électronique, qui ont provoqué de longues attentes, les bureaux de vote ouverts à 07h00 (23h00 GMT le 9 mai) et qui devaient fermer à 18h00 locales, resteront ouverts jusqu'à 19h00 locales (11h00 GMT), a annoncé la Commission électorale. "Noynoy" (petit garçon) Aquino est le fils de l'ancienne présidente Corazonn Aquino et de son mari Benigno "Ninoy" Aquino, assassiné à son retour d'exil, tout 2 révérés pour avoir conduit le rétablissement de la démocratie aux Philippines dans les années 1980.

Ses 2 principaux rivaux sont l'ex-président Joseph Estrada renversé en 2001 puis gracié en 2007 après une condamnation à la réclusion à perpétuité pour corruption, et Manuel Villar, sénateur d'opposition et magnat de l'immobilier.

Le futur président philippin sera élu à l'issue d'un unique tour de scrutin à la majorité simple.

Les derniers sondages donnaient M. Aquino vainqueur par un score compris entre 39% et 42%. "Erap" Estrada, vainqueur en 1998 avec 39% des suffrages, a été le président le mieux élu de l'histoire de cet immense archipel de 90 millions d'habitants.

Les électeurs doivent également renouveler les 250 membres du Congrès (Chambre basse), 12 des 24 sénateurs, 80 gouverneurs de provinces et plus de 17.000 élus locaux.

Plusieurs personnalités tentent de décrocher un siège au Congrès, dont le boxeur Manny Pacquiao, considéré comme le meilleur boxeur du monde, l'ancienne Première dame Imelda Marcos ou encore la présidente sortante Gloria Arroyo.

Les élections générales sont traditionnellement l'occasion de violences sanglantes dans ce pays surarmé où les politiciens locaux entretiennent des milices privées.

Au moins 2 civils ont été tués le 10 mai dans des échanges de tirs entre des groupes armés dans une province méridionale des Philippines, théâtre du massacre de 57 civils en novembre, a indiqué l'armée. Dans la même région de Maguindanao, d'autres échanges de tirs ont éclaté entre les soldats et des hommes armés, selon la même source. Quatre autres personnes, dont le cousin du vice-gouverneur de la province de Cotabato du Nord, ont trouvé la mort également le 10 mai dans 2 incidents liés aux élections.

Le vote se tient malgré un sérieux incident technique qui a terni la fin de la campagne. Des problèmes sont apparus sur les cartes mémoire des machines de vote électronique utilisées pour la première fois dans le pays.

Le 10 mai matin, certaines machines étaient inutilisables, provoquant la formation de longues queues à l'extérieur des bureaux de vote.

M. Aquino, inscrit dans son fief de Tarlac, au nord de Manille, n'a pu immédiatement voter. "J'espère que ce n'est qu'un incident isolé. Nous attendons des informations... mais si les électeurs ne peuvent pas s'exprimer à cause de machines défectueuses, cela pose un vrai problème", a-t-il déclaré.

M. Aquino, comme les autres candidats, craint que ce vote électronique, visant à réduire une fraude endémique dans l'archipel, ne se solde par un échec, laissant peser un doute sur la fiabilité des décomptes.

AFP/VNA/CVN

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