>>Viols d'enfants en Centrafrique : l'ONU nie avoir cherché à étouffer l'affaire
La Minusca "a identifié sept nouvelles présumées victimes d'exploitation et d'abus sexuels à Bambari", une ville du centre de la Centrafrique, selon un communiqué à Libreville.
Ces cas ont été signalés le 21 janvier "par une équipe de chercheurs de Human Rights Watch (...) afin que des soins médicaux et psycho-sociaux soient prodigués aux victimes et afin que la Mission endosse toute sa responsabilité pour ces présumés crimes", poursuit le texte.
Un Casque bleu de la Minusca patrouille à Bangui le 24 décembre 2015. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La Minusca a immédiatement dépêché à Bambari un expert du Bureau des services de contrôle interne des Nations unies (BSCI). "L'évaluation initiale du BSCI a fourni des preuves suffisantes qui confirment que cinq des victimes étaient mineures (...). Une adulte a été victime d'exploitation sexuelle. Le bureau n'a pas pu interroger la septième victime présumée, qui serait également mineure".
Les soldats impliqués proviennent de la République du Congo (Brazzaville) et de la République démocratique du Congo (RDC). "Leurs gouvernements respectifs ont été informés de ces allégations et ont été invités à mener des enquêtes", poursuit le communiqué.
L'ONU a décidé du "rapatriement des 120 soldats congolais déployés à Bambari du 17 septembre au 14 décembre 2015". Ce rapatriement des soldats du Congo-Brazzaville ne sera cependant effectif qu'"après la conclusion de l'enquête", précise le communiqué. Dans l'attente, ils seront confinés dans leurs casernes.
Quant aux troupes de RDC, les Nations unies avaient déjà décidé début janvier de retirer les quelque 800 soldats et policiers du contingent de Casques bleus car ils "ne répondent que partiellement aux exigences de l'ONU en matière d'équipement, de contrôle du recrutement et de niveau de préparation au combat", avait alors expliqué l'ONU.
Le représentant spécial du secrétaire général en Centrafrique, et chef de la Minusca, Parfait Onanga-Anyanga, s’est rendu le 4 février à Bambari.
Il a rappelé aux soldats que "l'exploitation et l'abus sexuel constituent une atteinte grave aux règles des Nations unies et une violation des droits de l'Homme; un double crime qui affecte les femmes et les enfants vulnérables que vous êtes ici pour protéger".
La Minusca, forte actuellement d'environ 10.000 hommes, aide notamment le gouvernement de transition à préparer et sécuriser une série d'élections censées sortir l'un des pays les plus pauvres au monde de trois ans de violences intercommunautaires.
Sur 69 cas d'abus sexuels présumés recensés l'an dernier par l'ONU au sein de ses missions de paix dans le monde, 22 cas concernaient la Minusca.
AFP/VNA/CVN