Le virus Zika s'étend en Amérique Latine, cas de transmission par voie sexuelle au Texas

Des autorités sanitaires du Texas ont fait part mardi 2 février d'un cas de transmission du virus Zika par voie sexuelle, intensifiant les craintes d'une propagation rapide de la maladie soupçonnée de provoquer des malformations cérébrales chez les fœtus des femmes enceintes.

>>Virus Zika : l'OMS décrète "une urgence de santé publique de portée mondiale"

Face à l'épidémie, les ministres de la Santé du Mercosur, le marché commun du continent sud-américain, le plus touché, doivent se réunir mercredi 3 février en Uruguay pour évoquer l'épidémie dans la région. L'objectif de la rencontre est d'"évaluer la situation épidémiologique, en relation avec les maladies transmises par le (moustique) Aedes Aegypti", vecteur du Zika, a indiqué mardi 2 février le ministère uruguayen de la Santé.

La Croix-Rouge a de son côté lancé un appel urgent aux dons pour lutter contre l'épidémie potentiellement dangereuse pour les femmes enceintes et en pleine expansion en Amérique latine, avec des cas également signalés en Afrique et en Asie.

Opération de fumigation contre des moustiques vecteurs de propagation du virus Zika, le 1er février à Tegucigalpa au Honduras.

"La seule manière de stopper le virus Zika est de contrôler les moustiques vecteurs (de la maladie) ou d'interrompre totalement leur contact avec les humains, en accompagnant cela de mesures pour réduire la pauvreté", a plaidé dans un communiqué Walter Cotte, directeur pour les Amériques de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC).

Alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié lundi 1er février d'"urgence de santé publique de portée mondiale" cette épidémie, l'Amérique latine n'est plus la seule touchée par des cas domestiques.

Un homme a contracté le virus Zika en Thaïlande, ont annoncé mardi les autorités sanitaires du royaume. Dimanche 31 janvier, un institut de recherche indonésien avait déjà annoncé un cas positif sur l'île de Sumatra. D'autres patients, contaminés localement, ont été signalés au large du continent africain, au Cap-Vert.

Contamination par voie sexuelle

En Europe et en Amérique du Nord, des dizaines de cas ont été rapportés chez des personnes revenant de voyages dans les pays touchés, mais avec les températures froides qui empêchent la survie des moustiques, ils suscitent moins d'inquiétude.

Les États-Unis ont aussi confirmé mardi 2 février une contamination par voie sexuelle, au Texas.

"Le patient a été contaminé par le virus après avoir eu des relations sexuelles avec une personne malade de retour d'un pays où le virus est présent", ont précisé les Services de santé du comté de Dallas (DCHHS).

Fiche sur le virus Zika et carte mondiale de sa propagation ces 9 derniers mois

Toutefois, les autorités de santé nationales, les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), n'ont pas confirmé le mode de transmission. S'il s'agit bien d'une transmission par voie sexuelle, ce serait alors seulement le deuxième cas de ce type signalé aux États-Unis.

Les CDC suivent aussi un troisième cas possible après la détection du virus dans le sperme d'un Américain qui, après avoir été infecté, n'avait pourtant plus aucune trace du pathogène dans son sang.

De tels cas "rendent biologiquement plausible une transmission par contacts sexuels, mais la science est très claire à ce stade : le virus Zika se transmet essentiellement par la piqûre d'un moustique infecté", avait dit à la presse, la semaine dernière, la Dr Anne Schuchat, directrice adjointe des CDC.

Si les symptômes du virus, semblables à la grippe et pouvant même passer inaperçus, sont généralement bénins, ce sont ses complications qui inquiètent.

Pour l'OMS, un lien entre ce virus et une explosion en Amérique du Sud du nombre de cas de microcéphalie, malformation congénitale dont souffrent les enfants nés avec un cerveau anormalement petit, est "fortement suspecté, bien que non prouvé scientifiquement".

Le Zika est également soupçonné d'être lié au syndrome neurologique de Guillain-Barré (SGB), pouvant entraîner jusqu'à une paralysie irréversible.

Recherche d'un vaccin

Le Brésil, pays le plus touché avec près de 1,5 million de cas, selon l'OMS, a formellement déconseillé lundi 1er février aux femmes enceintes de venir dans le pays où sont prévus les jeux Olympiques en août et où 404 cas de microcéphalie ont été confirmés et 3.670 cas suspects sont en cours d'examen.

Le comité organisateur des JO de Rio s'est dit mardi 2 février "inquiet" face au virus, mais confiant dans une chute du nombre de cas pour le début des compétitions en août, en plein hiver austral.

"Nous avons travaillé avec les autorités locales pour augmenter les inspections" des potentiels foyers de moustiques et "nous avons le budget suffisant pour le faire", a affirmé Mario Andrada, porte-parole de Rio-2016.

La présidente brésilienne Dilma Rousseff a d'ailleurs fait de la lutte contre le Zika une des priorités du pays pour 2016, mardi 2 février dans son message de début d'année au Congrès.

"L'étendue géographique des espèces de moustiques qui peuvent transmettre le virus, l'absence de vaccin et de tests fiables, ainsi que le manque d'immunité de la population dans les pays nouvellement touchés (...) constituent des causes supplémentaires d'inquiétude", avait souligné lundi 1er février la directrice de l'OMS, Margaret Chan.

En réaction, le laboratoire Sanofi Pasteur, a annoncé mardi 2 février se lancer dans la recherche d'un vaccin, voulant s'appuyer "sur les succès obtenus dans le développement de vaccins contre des virus similaires", comme celui contre la dengue.

AFP/VNA/CVN

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