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Virus Zika : l'OMS décrète "une urgence de santé publique de portée mondiale"

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié le 1er février d'"urgence de santé publique de portée mondiale" l'épidémie du virus Zika, soupçonné de causer des malformations congénitales, le Brésil déconseillant dans la foulée aux femmes enceintes de venir aux JO cet été.

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La directrice de l'OMS, Margaret Chan, lors d'une conférence de presse sur l'épidémie du virus Zika, le 1er février à Genève.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Nous devons agir", a affirmé la directrice de l'OMS, Margaret Chan, lors d'une conférence de presse à Genève à l'issue d'une réunion exceptionnelle de son comité d'urgence.

L'OMS a jugé qu'un lien entre ce virus transmis par un moustique et une explosion en Amérique du Sud du nombre de cas de microcéphalie, malformation congénitale dont souffrent les enfants nés avec une tête et un cerveau anormalement petits, était "fortement suspecté, bien que non prouvé scientifiquement".

"Tous s'accordent sur le besoin urgent de coordonner les efforts internationaux pour poursuivre les investigations et mieux comprendre cette relation", a dit Mme Chan.

Elle a, en conséquence, décrété que cette situation était "une urgence de santé publique de portée mondiale".

L'agence de l'ONU semble soucieuse de faire oublier les critiques liées à sa réponse jugée trop faible face à la récente épidémie d'Ebola en Afrique.

"Les experts considèrent aussi que l'étendue géographique des espèces de moustiques qui peuvent transmettre le virus, l'absence de vaccin et de tests fiables, ainsi que le manque d'immunité de la population dans les pays nouvellement touchés (...) constituent des causes supplémentaires d'inquiétude", a poursuivi Mme Chan.

L'OMS a averti la semaine dernière que le virus se propageait "de manière explosive" dans la région des Amériques, avec 3 à 4 millions de cas attendus en 2016.

Zika est également soupçonné d'être lié au syndrome neurologique de Guillain-Barré (SGB).

Comme la dengue et le chikungunya, le Zika, qui tire son nom d'une forêt en Ouganda où il a été repéré pour la première fois en 1947, se transmet par une piqûre de moustique du genre Aedes, A. aegypti ou A. albopictus (moustique tigre).

L'OMS s'est abstenue jusqu'à présent de formuler des recommandations concernant les voyages dans les zones affectées par le Zika.

Craintes de l'effet El Nino

Mais le Brésil, pays le plus touché par le Zika avec près de 1,5 million de cas selon l'OMS, a formellement déconseillé dès le soir du 1er février aux femmes enceintes de venir dans le pays où sont prévus les Jeux olympiques en août.

Opération de fumigation contre les moustiques du genre Aedes aegypti ou Aedes albopictus, vecteur de propagation du virus Zika, le 23 janvier à Saint Domingue, en République dominicaine.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, s'est toutefois dit le 1er février confiant dans le bon déroulement des JO, malgré l'épidémie.

Le Brésil avait sonné l'alarme en octobre, lors de l'apparition d'un nombre inhabituellement élevé dans le Nord-Est du pays de cas de microcéphalie. Depuis, 270 cas confirmés de cette malformation et 3.448 cas suspects ont été enregistrés, contre 147 en 2014.

La Colombie, deuxième pays le plus affecté par le virus, prévoit plus de 1.500 cas du syndrome neurologique de Guillain-Barré (SGB) pouvant y être liés, a déclaré le 1er février le ministre de la Santé, Alejandro Gaviria.

"Il y a suffisamment de coïncidence dans l'espace et dans le temps pour dire qu'il y a clairement une relation" entre le virus Zika et ce syndrome, qui peut provoquer jusqu'à une paralysie définitive, a-t-il ajouté.

Le gouvernement du Honduras a décrété le 1er février l'état d'urgence national à cause du virus Zika, le pays ayant enregistré près de 3.700 cas de contamination depuis mi-décembre, a annoncé la ministre de la Santé, Yolani Batres.

La Colombie, le Salvador, l'Équateur, le Brésil, la Jamaïque et Porto Rico ont d'ores et déjà recommandé aux femmes d'éviter toute grossesse tant que l'épidémie de Zika n'est pas sous contrôle.

Au Panama, les autorités ont dit craindre une propagation de la maladie à l’ensemble du pays, après 50 premiers cas confirmés, tous concentrés dans la région indigène de Guna Yala, côté Caraïbe.

Par ailleurs, des entrepreneurs réunis au sein du Comité exécutif aéro-agricole privé du Mercosur (marché commun sud-américain) ont proposé aux gouvernements uruguayen, brésilien et argentin de mettre à disposition leurs avions pour procéder à une fumigation massive contre les moustiques.

En Europe et en Amérique du Nord, des dizaines de cas d'infection par le Zika ont été signalés parmi les personnes revenant de voyages dans les pays touchés. Le 31 janvier, un institut de recherche indonésien a annoncé avoir trouvé un cas positif de virus Zika sur l'île de Sumatra, ajoutant que le virus circulait "depuis un certain temps" dans le pays.

L'OMS craint que la situation découlant du phénomène climatique El Nino - particulièrement puissant depuis 2015 et qui favorise le réchauffement climatique - provoque une augmentation du nombre de moustiques.


AFP/VNA/CVN

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