France
VTC et LOTI bloquent Roissy après des heurts avec les taxis

Vent debout contre les mesures pro-taxis, les chauffeurs de VTC (transports collectifs sur réservation) poursuivaient leur mouvement le matin du 5 février avec le blocage d'un accès à l'aéroport de Roissy, après des heurts dans la nuit avec des taxis Porte Maillot à Paris.

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Manifestation de chauffeurs de voitures de tourisme (VTC), le 4 février, place de la République à Paris.

À 05h30, vingt VTC bloquaient l'accès à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle depuis l'autoroute A1, a-t-on appris de source aéroportuaire. Une déviation a été mise en place pour les automobilistes venant de Paris.

Un peu plus tôt dans la nuit, vers 01h30, Porte Maillot à l'entrée ouest de Paris, des jets de projectiles avaient opposé des chauffeurs de VTC à une cinquantaine de chauffeurs de taxis, provoquant l'intervention des forces de l'ordre pour les séparer et la dispersion des deux parties.

VTC et Loti ont également prévu de se retrouver dès le matin du 5 février 09h00 place de la Nation, dans l'est de la capitale.

Ils avaient levé le 4 février vers 19h00 un rassemblement place de la République, où la préfecture de police avait recensé environ 200 véhicules à la mi-journée. Une cinquantaine se sont rendus en début de soirée à l'aéroport de Roissy, où ils ont bloqué partiellement un accès autoroutier, avant de faire demi-tour face à un déploiement de renforts de CRS.

Mot d'ordre du mouvement : "Sauver 10.000 emplois dans un secteur où la demande existe".

La mobilisation des VTC survient une semaine après l'annonce par le gouvernement, sous la pression d'un mouvement de colère des taxis, de "contrôles incessants" pour traquer les chauffeurs de VTC "fraudeurs" (détenteurs d'une licence de transport collectif LOTI mais effectuant des courses individuelles, au mépris des règles).

Macron s'en mêle

Le 4 février, une réunion des représentants des VTC avec le médiateur nommé dans ce conflit s'était achevée sans résultat.

Le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, et la ministre du Travail, Myriam El Khomri, à l'issue du Conseil des ministres, le 3 février à l'Élysée à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les représentants des nouveaux modes de transports ont été piqués au vif de n'être reçus que par le médiateur, le député PS, Laurent Grandguillaume, alors que les taxis avaient été reçus par le Premier ministre lui-même le 29 janvier.

Les employeurs de VTC ont d'ailleurs "refusé la réunion" en signe de protestation. Une délégation représentant une partie des manifestants a en revanche été reçue en début d'après-midi, et a convenu de présenter des propositions d'évolution de la réglementation dans une semaine.

Six plateformes de mise en relation ont ensuite rencontré à leur tour le médiateur à Matignon. Arrivés peu après 16h00, leurs dirigeants ont apporté des cartons contenant selon eux 150.000 lettres de soutien. "10.000 emplois", était-il écrit sur ces boîtes.

"C'est un marché qui est en croissance et il faut créer les moyens de satisfaire cette croissance", a plaidé Yves Weisselberger, patron de la plateforme VTC Snapcar, ajoutant que "nous avons pu exprimer la détresse, le risque pour l'emploi de ces milliers de chauffeurs qui ont manifesté ces deux derniers jours".

"Il y a à quelques centaines de mètres d'ici des VTC qui sont en train de manifester, après les taxis, qui montrent la difficulté des changements qui sont à l'oeuvre dans nos sociétés et qui vont avec cette transformation", a constaté de son côté le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, lors des dix ans de l'Association française des éditeurs de logiciel et de solutions internet (Afdel).

"Et ce n'est pas le gouvernement qui, d'ailleurs, aura à décider quelque chose. Ce sont celles et ceux qui consomment de la mobilité, et celles et ceux qui offrent de la nouvelle mobilité. C'est ça qui va se passer. Alors on peut ralentir les choses, les accompagner, les accélérer, mais la révolution qui est à l'oeuvre, elle est formidablement décentralisée, déconcentrée, elle est dans la main de chacune et chacun", a poursuivi M. Macron.


AFP/VNA/CVN

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