Dengue
Déjà un record de cas importés en France métropolitaine, avant même les JO

Record de cas importés de dengue en France métropolitaine depuis début 2024 : une situation "inédite" liée à la flambée dans les Amériques et les Caraïbes, face à laquelle les autorités sanitaires ont appelé mardi 23 avril à la vigilance, surtout au moment des Jeux olympiques.

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Un moustique tigre asiatique (Aedes albopictus).
Photo : AFP/VNA/CVN

Du 1er janvier au 18 avril, 1.679 cas importés de dengue ont été comptabilisés en métropole... contre 131 en 2023 sur la même période, selon des données de Santé publique France.

Avant même les JO de Paris (26 juillet - 11 août), qui favoriseront le brassage de populations en pleine saison du moustique tigre, 2024 promet de battre le record 2023 de cas de dengue importés (2.019).

"Nous sommes face à une situation inédite", a observé lors d'une conférence de presse le directeur général de la Santé, le Dr Grégory Emery.

Ces cas "importés" concernent des personnes ayant voyagé dans les régions du monde où circule de manière endémique ce virus transmis par une piqûre de moustique tigre (Aedes albopictus). Il n'existe pas de transmission directe d'humain à humain.

"Ce que nous observons dans l'Hexagone est un miroir de ce qui se passe aux Antilles, et plus largement dans la zone Amérique latine et Caraïbes", a noté la directrice générale de Santé publique France, le Dr Caroline Semaille.

Une patiente enceinte atteinte de la dengue, dans un hôpital près de Lima (Pérou), le 17 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

Fin mars, l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS) a prévenu que l'Amérique latine et les Caraïbes devaient s'attendre à la pire saison de dengue jamais enregistrée, alimentée par le phénomène climatique El Niño.

Depuis mi-2023, la grande majorité des cas de dengue importés en métropole sont de retour des Antilles françaises. "Près de 20% âgés de plus de 65 ans", et "heureusement très peu d'enfants", selon le Dr Semaille.

La dengue est une maladie virale le plus souvent bénigne, qui peut évoluer, dans environ 1% des cas, vers une forme plus grave provoquant notamment des saignements. Les décès sont très rares. Les symptômes, souvent de type grippal (fièvre, maux de tête, courbatures), apparaissent dans les 3 à 14 jours suivant la piqûre.

"Bons gestes"

Le traitement est surtout symptomatique, notamment contre la douleur et la fièvre. Vu le risque hémorragique, l'aspirine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont contre-indiqués. Quant à la vaccination, la Haute autorité de santé doit communiquer ses préconisations en juin.

En France métropolitaine, la dengue -une arbovirose comme le chikungunya ou le Zika- est sous surveillance renforcée entre mai et novembre, période d'activité du moustique tigre, désormais présent sur la quasi-totalité du territoire.

Une jeune fille reçoit une dose du vaccin contre la dengue à Manaus (Brésil), le 22 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

En 2023, outre les cas importés, il y a eu une cinquantaine de cas autochtones -transmis par un moustique présent sur place-, après un record de 66 en 2022.

Comme "le nombre significatif de cas importés pourrait entraîner la mise en place dans l'Hexagone de chaînes de transmission autochtones", le directeur général de la Santé a appelé à "être vigilant et à adopter les bons gestes pour limiter la prolifération du moustique tigre".

À tous, il est conseillé d'éliminer les eaux stagnantes dans et autour des habitats : dessous de pots, coupelles, gouttières, détritus...

Aux voyageurs en zone à risque, notamment la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane, il convient de se protéger des piqûres (vêtements longs et amples, moustiquaires, répulsifs). Au retour de zone à risque, même sans symptômes, il faut se protéger trois semaines contre les piqûres ou consulter en cas de symptômes.

Des messages de prévention "d'autant plus importants que dans les toutes prochaines semaines la France accueillera un événement important, heureux et positif : les Jeux olympiques et paralympiques, où beaucoup de voyageurs vont venir sur le territoire métropolitain", a souligné Grégory Emery.

Dans les principaux risques infectieux induits par de grands rassemblements type JO, le Covars (Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires) a récemment placé en tête "les cas importés d'arboviroses et leur risque de dissémination à la faveur de la période d'activité estivale des moustiques vecteurs".

Répandu dans les pays chauds et désormais au-delà avec le dérèglement climatique, le virus de la dengue cause 100 à 400 millions d'infections par an, selon l'OMS.

AFP/VNA/CVN




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