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Le président français Emmanuel Macron, au côté de la ministre des Armées Florence Parly (g) et de la secrétaire d'État Geneviève Darrieussecq, à l'Hôtel de Brienne, le 13 juillet 2019. |
Devant la communauté militaire rassemblée à l'hôtel de Brienne, siège du ministère des Armées, le chef de l'État a promis dans la foulée que "l'effort budgétaire pour notre défense sera tenu", en référence à la Loi de programmation militaire 2019-2025 qui prévoit une hausse conséquente de l'enveloppe allouée aux armées, dont certains craignent qu'elle ne soit pas respectée au final.
"Pour assurer le développement et le renforcement de nos capacités spatiales, un grand commandement de l'espace sera créé en septembre prochain au sein de l'armée de l'Air qui "deviendra à terme l'armée de l'Air et de l'Espace", a déclaré le chef de l'État lors de la traditionnelle réception donnée par le ministère des Armées à la veille de la parade sur les Champs-Élysées.
Qualifiant l'espace de "véritable enjeu de sécurité nationale, par la conflictualité qu'il suscite", Emmanuel Macron avait assuré l'an dernier vouloir doter la France d'"une stratégie spatiale de défense". Celle-ci est désormais prête, a-t-il affirmé samedi 13 juillet.
"La nouvelle doctrine spatiale et militaire qui m'a été proposée par la ministre (des armées Florence Parly, ndr), que j'ai approuvée, permettra d'assurer notre défense de l'espace et par l'espace", a-t-il souligné.
"Nous renforcerons notre connaissance de la situation spatiale, nous protègerons mieux nos satellites, y compris de manière active", a-t-il assuré en affirmant que "les nouveaux investissements indispensables seront décidés", tout en laissant le soin à Mme Parly d'annoncer prochainement plus en détail la traduction concrète des orientations stratégiques présidentielles.
Espionnage, brouillage, attaques cyber, armes antisatellites...L'espace, indispensable aux opérations militaires, est devenu un champ de confrontation entre nations, mettant la France au défi de muscler ses capacités dans ce théâtre hautement stratégique et de plus en plus militarisé.
"Space Force" américaine
Emmanuel Macron, Florence Parly et Geneviève Darrieussecq à Paris le 13 juillet 2019. |
Les plus grandes puissances spatiales mondiales -- États-Unis, Chine et Russie -- sont engagées depuis plusieurs années dans une course pour la domination de l'espace.
La Loi de programmation militaire française (LPM) 2019-2025 prévoit un budget de 3,6 milliards d'euros pour le spatial de défense. Il doit notamment permettre de financer le renouvellement des satellites français d'observation CSO et de communication (Syracuse), de lancer en orbite trois satellites d'écoute électromagnétique (CERES) et de moderniser le radar de surveillance spatiale GRAVES.
Aux États-Unis, le Pentagone a annoncé son intention de mettre sur pied une "Space Force" voulue par le président Donald Trump, sous réserve de l'approbation du Congrès.
Cette force spatiale sera l'égale des autres corps d'armée américains, tout en restant dans le giron de l'armée de l'Air, et rassemblera l'ensemble des personnels militaires et civils qui travaillent dans le domaine spatial au sein du Pentagone (satellites, fusées, armes, technologies...). La surveillance de l'espace sera l'une de ses priorités.
Au Salon aéronautique du Bourget, en juin dernier, Florence Parly a annoncé que la France allait lancer des études portant sur les prochaines générations de satellites militaires d'observation optique et de renseignement électromagnétique.
"Nos opérations ne peuvent plus se passer de nos capacités spatiales qui contribuent de façon décisive à notre autonomie d’appréciation, de décision et d’action", avait-t-elle alors souligné en évoquant le lancement de deux programmes.
L'un d'entre eux, baptisé "Iris", aura vocation à succéder aux satellites d'observation optique CSO dédiés à la défense et à la sécurité, dont le premier a été mis en orbite en décembre dernier.
La ministre avait par ailleurs évoqué le lancement d'un autre programme, du nom de "Céleste", destiné à succéder aux satellites CERES de renseignement d’origine électromagnétique (ROEM).