La cabine, à deux étages, a été dessinée un peu sur le modèle de bus à impériale, avec l’étage supérieur à ciel ouvert. Les passagers sont debout et peuvent admirer le paysage |
En quelques minutes, cette cabine conduit les touristes au Stanserhorn, à 1.850 mètres d’altitude, d’où l’on découvre un extraordinaire panorama sur les plus hauts sommets alpins.
Pour rejoindre cette cabine, il faut d’abord emprunter un petit train en bois à crémaillère, qui conduit les voyageurs à une gare intermédiaire, d’où démarre le Cabrio.
Cette cabine, appelée par ses concepteurs «cabrio», en référence aux modèles décapotables de voitures, notamment la Golf et la Coccinelle Cabrio, est en service depuis juillet dernier, et a remplacé l’ancien téléphérique.
«Nous pouvons transporter 60 personnes par voyage, dont 30 sur le toit-terrasse», a indiqué Jürg Balsiger, directeur général de Stanserhorn AG, la société de téléphérique qui gère ce système.
En trois mois, quelque 87.000 personnes ont déjà emprunté le Cabrio, ce qui représente 60% de plus par rapport aux chiffres du précédent téléphérique.
«Nous avions l’objectif de dépasser les anciens chiffres de 25%, nous sommes bien au-delà», a précisé M. Balsiger.
Stanserhorn AG a investi 28 millions de francs suisses (23 M euros), pour construire ce Cabrio, qui intéresse déjà plusieurs pays étrangers. «Nous avons eu des visites d’Américains, de Sud-Africains, de Canadiens, de Chinois, de Japonais et d’Européens, intéressés par ce concept», a ajouté M. Balsiger.
Le brevet du Cabrio est détenu par la société suisse Garaventa AG, installée à Goldau (Suisse centrale) et spécialisée dans la construction de télécabines.
La cabine, à deux étages, a été dessinée un peu sur le modèle de bus à impériale, avec l’étage supérieur à ciel ouvert. Les passagers sont debout et peuvent admirer le paysage.
Environ 90% du matériel et du savoir-faire est suisse, comme les câbles ou les roues de traction, a indiqué M. Balziger. Le moteur, conçu par le groupe suisse ABB, a été construit en Allemagne.
Le Cabrio est tracté par deux câbles, distants de 5 mètres, à gauche et à droite de la cabine. Ce système permet une grande stabilité, même en cas de forts vents. Avec l’ancienne cabine, le trafic était interrompu quand les vents atteignaient 50km/heure. Le Cabrio permet de faire face à des vents de 90 km/heure, selon ses concepteurs, sachant qu’un vent contraire de 75 km/heure équivaut à une tempête.
Arrêt de la cabine, entre novembre et avril
«L’idée de construire cette cabine a surgi lors d’un dîner aux chandelles en 2005, sur le Stanserhorn», raconte Jürg Balsiger. Attablé avec un ami ingénieur, les deux hommes discutent des moyens d’améliorer la cabine existante, et évoquent la possibilité d’une cabine à ciel ouvert. «Mon ami a eu le feu vert de la société propriétaire du téléphérique pour faire une étude de faisabilité», a ajouté M. Balziger.
Au sommet de la montagne, les visiteurs peuvent admirer un paysage alpin extraordinaire s’étalant sur 100 kilomètres, ainsi que 10 lacs suisses. |
La cabine ne fonctionne que sept mois dans l’année. Elle s’arrête entre novembre et avril. Les concepteurs parient sur le tourisme d’été en montagne, plus porteur, car selon M. Balziger, il y a de moins en moins de skieurs dans les nouvelles générations, plus attirées par les randonnées.
Sur le plan technique, la cabine avance à une vitesse de 8 m par seconde, sur une distance de 2.320 mètres. La différence d’altitude entre le départ et l’arrivée, soit 1.139 mètres, est couverte en 7 minutes.
Au sommet de la montagne, les visiteurs peuvent admirer un paysage alpin extraordinaire s’étalant sur 100 kilomètres, ainsi que 10 lacs suisses.
Le Stanserhorn est une des attractions de la Suisse centrale depuis la fin du XIXe siècle, lorsqu’un Suisse visionnaire Franz-Joseph Bucher, y a fait un construire un grand hôtel, tout au sommet ; Cet hôtel a été suivi de nombreux autres construits ou rénovés par Bucher, comme le Grand Hôtel de la Minerve et le Quirinale à Rome, le Grand-Hotel Palace de Lugano, l’Euler de Bâle, le Palace de Lucerne, le Palace Hotel de Milan et le Semiramis du Caire.
Pour atteindre le sommet, Bucher a fait construire un train à crémaillère en 1893, une première mondiale à l’époque. Ce train a ensuite été partiellement remplacé par un téléphérique.
L’hôtel a été détruit par un incendie en 1970 et un restaurant panoramique lui a succédé. Les touristes montent sur le Stanserhorn pour son panorama, unique au monde et aussi pour des promenades. Un sentier écologique a été aménagé et une équipe de «rangers» explique la faune et la flore locales.
AFP/VNA/CVN