Vendée Globe 2012 : trois Caps de légende et de courage

Tous les quatre ans, depuis 1989, le Vendée Globe retrouve «droit de cité» aux Sables-d’Olonne, petite station balnéaire de l’Ouest de la France. Et, actuellement, souvent sous la pluie, des milliers de bénévoles et professionnels s’affairent à mettre en place pontons, tréteaux, barnums et autres équipements destinés à recevoir l’élite de la voile et près de 800.000 spectateurs.

 

Photo aérienne du port des Sables-d’Olonne d’où partira la septième édition du Vendée Globe.


Tout doit être en place pour le 20 octobre. Ce sera ensuite le compte à rebours final avant le départ, le 10 novembre 2012, des meilleurs skippers du monde pour «l’Everest des mers», cette course au large qui consiste à faire le tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance.
Les concurrents devront relier les Sables-d’Olonne d’Ouest en Est par les trois grands caps de Bonne Espérance, Leeuwin et Horn, soit traverser l’Océan Atlantique, l’Océan Indien puis l’Océan Pacifique avant la grande remontée vers l’arrivée par, de nouveau, l’Océan Atlantique. Avec au programme, notamment, le périlleux Golfe de Gascogne, le capricieux Pot au Noir, le ténébreux «Indien», au large de la Tasmanie, et les glaces du Pacifique. Bref autant de dangers que les marins de cette édition 2012 devront affronter avec courage, méthode et stratégie.
Ils seront seuls à bord de leurs bateaux monocoques de 60 pieds, soit environ 18 mètres, avec juste le nécessaire pour dormir et manger à bord pendant trois mois, sur une distance de 50.000 kilomètres. Ils ont bien sûr à leur disposition tous les équipements modernes de navigation et de transmission, notamment par satellite. Enfin, question sécurité, ils sont tous «armés» de gilets de sécurité, combinaison intégrale et radeaux de survie, balises de détresse et autres harnais.
Partir à l’assaut : le 10 novembre
Cette année, pour cette septième édition, le plus jeune des concurrents, Louis Burton, a tout juste 27 ans, mais un palmarès déjà éloquent puisqu’il a gagné la Course des Antipodes en 2010 et participé à la Route du Rhum. Quant au plus ancien, le Suisse Dominique Wavre, 57 ans, il dispute son quatrième «Vendée Globe» et entend bien faire parler son expérience.

Le grand départ de 2008 avait donné lieu à une belle empoignade.


En tout, ce sont trois Britanniques, deux Suisses, un Polonais, un Espagnol, un franco-Italien et douze Français qui mettront les voiles le 10 novembre prochain pour partir à l’assaut de «l’Everest des Mers». Chacun espère ainsi rejoindre les Titouan Lamazou, Alain Gautier, Christophe Auguin, Vincent Riou et Michel Desjoyeaux, deux fois vainqueur, dans la légende de la course.
Record à battre : 84 jours, 3 heures et 9 minutes.
Mais, à l’heure des derniers préparatifs, chacun sait aussi qu’il lui faudra compter avec la clémence des éléments. Avec prudence et circonspection. Car la mer est parfois cruelle. Et la route du «Vendée Globe» a également été parsemée de drames. Nigel Burgess a ainsi été retrouvé noyé au large de la Corogne en 1992. Quatre naufrages ont eu lieu en 1996. Et, en 2008, date de la dernière édition, Yann Eliès, fémur brisé au large de l’Australie, doit son salut à Marc Guillemot. Quant à Jean Le Cam, il chavire au large du Cap Horn. Et Vincent Riou, en voulant l’aider, endommage son bateau.
Bref, rien n’est joué d’avance et l’épreuve à venir garde tout son mystère. C’est aussi tout son intérêt et… sa force.

Texte et photos : Jean-Paul BUSNEL/CVN

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