>>Manchots : les chercheurs appellent à mieux protéger l'Antarctique
Photo fournie le 2 mars 2018 par l'Université de Louisiane montrant un groupe de manchots Adélie en Antarctique. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À l'origine de la découverte publiée vendredi 2 mars dans la revue Scientific Reports, l'analyse d'images satellite de ce petit archipel de la mer de Weddell, raconte à l'AFP Heather Lynch, de l'université américaine de Stony Brook.
Les scientifiques savaient que des manchots Adélie, avec leur ventre blanc, leur tête noire et leurs yeux cerclés de blanc, étaient installés sur au moins un des neufs îlots rocailleux, où un recensement en 1996-97 avait évalué les nids entre 285.000 et 305.000.
Mais les images satellites du programme Landsat d'observation de la Terre de la Nasa ont révélé la présence de guano sur d'autres îles de l'archipel et les algorithmes étaient formels : les manchots y sont bien plus nombreux.
À l'aide de drones, de photographies et de comptage manuel des nids et des oiseaux hauts de 70 cm, les chercheurs réalisent enfin un recensement complet : 751.527 couples de manchots Adélie, soit "plus que dans tout le reste de la péninsule antarctique", cette région la plus au nord du continent, note l'étude. Les îlots abritent ainsi la 3e et 4e colonie la plus importante au monde.
"Ils ont toujours été là"
"Ça a été une expérience incroyable, de trouver et de compter autant de manchots", commente dans un communiqué Tom Hart, chercheur au département de zoologie d'Oxford.
Fort de leur recensement, les scientifiques ont en effet remonté le temps, analysant notamment des images aériennes en noir et blanc datant de 1957.
"Ils ont toujours été là", insiste Tom Hart. Mais cachés derrière la banquise, sur un archipel dont l'îlot le plus accessible ne voit accoster en moyenne qu'un bateau par an.
De manière générale, la population de manchots Adélie, installée tout autour du continent blanc, est globalement en augmentation depuis 30 ans, selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN).
Mais de précédentes études ont observé un déclin de certaines colonies, en particulier côté ouest de la péninsule antarctique. Un "contraste saisissant" avec la nouvelle découverte, note Tom Hart.
L'est de la péninsule antarctique a été plutôt épargnée par le réchauffement et cette situation devrait perdurer, selon ces chercheurs.
Mais les scientifiques s'inquiètent d'une autre menace : la pêche au krill, minuscule crevette à la base de l'alimentation de ces manchots.
"Maintenant que nous savons que ce petit groupe d'îles est si important, on pourrait envisager de plus le protéger de la pêche", plaide la chercheuse.
AFP/VNA/CVN