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>>Les États-Unis attendent pour avril un chômage historiquement haut
Désinfection d'un quai de la gare de Lahore (Pakistan) le 7 mai. |
Photo : APF/VNA/CVN |
Le taux de chômage y a grimpé à 14,7% en avril, de plus de 10 points en un mois. Le président Donald Trump reste confiant : "C'était tout à fait attendu". Quant au virus, "ça va disparaître sans vaccin. Ça va disparaître", a-t-il dit depuis la Maison Blanche.
Le bilan quotidien des morts aux États-Unis a baissé vendredi 8 mai (1.635 décès), mais le total reste de loin le plus élevé dans le monde, à 77.718.
Le confinement dépend des États fédérés, donc des gouverneurs. Le géant des technologies Apple compte rouvrir des magasins en profitant des autorisations données par ceux d'Idaho, de Caroline du Sud, d'Alabama et d'Alaska. Même si jusqu'à nouvel ordre, ses ingénieurs et dirigeants californiens travaillent depuis chez eux.
Le bilan mondial dépasse 270.000 morts et approche 3,9 millions de cas détectés, un chiffre que l'on sait éloigné de la réalité faute de tests suffisants.
La planète n'est pas à l'unisson. En témoigne aux Nations unies l'opposition de dernière minute des États-Unis à un projet de résolution, qui réclamait une "cessation des hostilités" et une "pause humanitaire pendant 90 jours" aux conflits pour faciliter l'aide aux populations les plus éprouvées.
Le texte porté par la Tunisie et la France semblait faire l'unanimité, et la diplomatie américaine avait donné son accord jeudi 7 mai. Celle-ci finalement "ne peut soutenir le projet", a-t-elle fait savoir vendredi 8 mai.
Commerces rouverts au Pakistan
La crise sanitaire mondiale a plutôt isolé diplomatiquement les États-Unis, et leur président Donald Trump, persuadé que le virus provient d'un laboratoire de Wuhan (Chine).
Le service de renseignement allemand BND qualifie dans un rapport confidentiel cette théorie de M. Trump comme destinée à "détourner l'attention de ses propres erreurs et rediriger la colère des Américains vers la Chine", rapportait vendredi 8 mai le magazine Der Spiegel, citant une note destinée à la ministre de la Défense.
Le gouvernement de Pékin, quant à lui, assure avoir été entièrement transparent avec l'Organisation mondiale de la santé. Espérant visiblement le prouver, il a dit vendredi 8 mai soutenir la création, "après la fin de l'épidémie", d'une commission sous l'égide de l'OMS pour évaluer "la réponse mondiale", et pas seulement chinoise, à la maladie. Une directive vendredi 8 mai a autorisé en Chine la réouverture, sous conditions, des lieux publics: centres commerciaux, restaurants, cinémas, installations sportives, sites touristiques, bibliothèques, etc.
Samedi 9 mai c'est le Pakistan, cinquième pays le plus peuplé du monde, qui commence à alléger ses restrictions, en rouvrant les marchés et petits commerces. La pandémie n'y est pas endiguée. Le nombre de cas (plus de 26.000) et de décès (599) officiellement recensés peut sembler faible dans une population de 220 millions d'habitants, mais il est fortement sous-estimé, et sa progression n'a pas ralenti.
Le Premier ministre Imran Khan l'a reconnu lui-même : le déconfinement répond d'abord à une urgence sociale, dans un pays où près d'un habitant sur quatre vit sous le seuil de pauvreté selon la Banque mondiale. "Nous faisons cela parce que les gens de notre pays sont dans une situation très difficile", a-t-il dit jeudi 7 mai.
"Il n'y aura pas grand-chose à confiner, après tout, si l'économie se retrouve complètement à terre", constatait le quotidien pakistanais Daily Times dans un éditorial samedi 9 mai. C'est déjà le cas dans certains pays en Europe, mais les plus touchés attendront.
Un défilé aérien a été organisé en Russie à l'occasion du "Jour de la victoire", le 9 mai. |
En Russie, le confinement de la capitale Moscou, en vigueur jusque fin mai, va rendre samedi 9 mai les cérémonies du "Jour de la victoire" en 1945 moins grandioses que ne l'aurait souhaité le président Vladimir Poutine. Le défilé militaire sera exclusivement aérien, et le rassemblement de dirigeants mondiaux qui était prévu plus qu'un lointain souvenir.
L'Europe refuse les arrivées
L'Europe se déconfine à petits pas, mais reste barricadée. La Commission européenne a d'ailleurs appelé vendredi les 27 membres de l'UE à refuser les entrées sur leur territoire jusqu'au 15 juin.
En Italie, en France, en Espagne (sauf à Barcelone et Madrid), en Belgique, en Grèce et dans d'autres pays européens, c'est le dernier week-end avant le début d'un retour très lent à la normale.
Comme le répète le Premier ministre français Édouard Philippe, "la vie à partir du 11 mai ne sera pas la vie d'avant". La réouverture autorisée aux petits commerces de Los Angeles vendredi 8 mai l'a illustré. Certains n'étaient pas prêts et ont laissé leur rideau baissé, chez d'autres le chaland s'est fait très rare, et la mégalopole californienne vit toujours au ralenti.
De nombreux doutes entourent cette opération de déconfinement. Est-elle risquée? Comment s'y prendre exactement? Les contaminations vont-elles repartir de plus belle ?
En Espagne par exemple le processus ira plus ou moins vite en fonction des régions. Le gouvernement a décidé vendredi qu'en dehors des zones les plus touchées, dont les plus deux grandes villes du pays, les terrasses des bars et des restaurants pourraient rouvrir, et on pourrait se réunir jusqu'à dix personnes.
Au Royaume-Uni, déconfiner au même rythme que les voisins européens n'est pas encore à l'ordre du jour. "Nous ne sommes pas tirés d'affaire", a déclaré le ministre de l'Environnement George Eustice. "Ne baissez jamais les bras, ne perdez jamais espoir", a exhorté la reine Elisabeth II, en évoquant la victoire à l'issue de la Seconde Guerre mondiale, il y a 75 ans.
AFP/VNA/CVN