>>Haïti : violents incidents et retards lors des élections législatives
À Port-au-Prince, les files d'attentes se sont étendues devant l'entrée des bureaux de vote, une scène qu'Haïti n'avait pas connue depuis près d'une décennie.
Le président sortant haïtien Michel Martelly vote à Port-au-Prince, le 25 octobre |
Les 5,8 millions d'Haïtiens votaient pour le premier tour de l'élection présidentielle, le second tour des législatives et le tour unique des municipales.
Cet engouement citoyen détonne nettement avec la précédente journée d'élections : le 9 août, le premier tour des législatives avait été fortement perturbé par des violences et des fraudes provoquant deux morts et une abstention massive.
"Le 9 août j'étais parti de chez moi pour voter mais j'ai vu les bousculades, des gens qui mettaient le désordre et jetaient des choses. Alors j'ai fait demi tour car je ne voulais pas prendre des coups de bouteilles", raconte Franzty Jeudi 22 octobre. "Aujourd'hui ça se passe vraiment bien : je suis venu voter avec mes parents et on est à l'aise", sourit le jeune homme de 26 ans.
Dans le grand marché de Canapé-Vert, au coeur de la capitale, les urnes se sont remplies progressivement au fil de la journée. À l'entrée, des agents mandatés par le conseil électoral provisoire ont veillé à ce que les personnes qui se présentaient étaient bien en possession de leur carte d'identité.
Les policiers en faction aux abords et à l'intérieur de ce grand centre de vote avaient le sourire et ont géré sans difficultés l'affluence d'électeurs.
"La police a mis une bonne stratégie sur pied, ça me satisfait. Beaucoup de corrections ont été faites suite aux dérives qui ont eu lieu le 9 août", observe Willy Saint-Fort après avoir glissé ses bulletins dans les quatre urnes posées sur l'étal d'ordinaire occupé par des fruits et légumes.
Discutant tranquillement avec ses amis, l'homme de 43 ans évoque un moment historique pour son pays. "Je veux féliciter les citoyens et citoyennes qui ont pris conscience que, pour que le pays change, c'est à nous Haïtiens d'agir, de nous mettre ensemble pour qu'on ait des bons dirigeants", exulte Willy Saint-Fort. "Il n'est plus question de gouvernement provisoire ou de violences".