Davos d'été : les entreprises lorgnent le marché du vert

Un an après l'entrée dans la crise financière, le "Davos d'été" tenu en Chine a été à la peine pour définir les voies d'une solide sortie du tunnel, mais a dessiné un avenir où environnement rime avec business.

Les quelque 1.300 participants réunis la semaine dernière par le Forum économique mondial de 3 jours dans cette ville du Nord-Est, sur le thème de "la relance de la croissance", en ont souvent été réduits à constater la persistance des déséquilibres, notamment ceux des 2 puissances sur lesquelles se focalisent l'attention : États-Unis et Chine. Mais ces "nouveaux champions", entreprises prometteuses qui pourraient façonner le monde de demain, se sont aussi longuement penchés sur le potentiel commercial du changement climatique.

Lors de cette troisième édition chinoise du forum de Davos, de nombreux ateliers ont été consacrés à l'économie "verte", aux nouvelles technologies, métiers et emplois devant en découler et aux investissements consacrés à ce domaine, notamment dans les plans de relance des gouvernements.

Selon un rapport de China Greentech Initiative publié durant le sommet, à l'initiative de 80 entreprises de services et de technologie, rien qu'en Chine "la taille du marché potentiel des solutions de technologies vertes pourrait atteindre entre 500 milliards et 1.000 milliards de dollars par an", soit grosso modo "15% du produit intérieur brut estimé de la Chine en 2013". "La combinaison d'une croissance économique continue, ses capacités technologiques et de production et le fort engagement du gouvernement dû à des inquiétudes croissantes quant au changement climatique et autres menaces environnementales, crée une véritable dynamique dans le secteur des technologies vertes", a commenté Richard Gledhill, responsable du changement climatique à PricewaterhouseCoopers, qui a supervisé les équipes de recherche.

Voie d'avenir mais pour le moment les efforts semblent encore marginaux dans l'économie mondiale et trop dépendants d'une volonté politique.

"Une large part du plan de Barack Obama est vouée au vert, ou de la Chine, mais cela ne fera pas bouger l'aiguille. Les économies sont trop importantes et ces aspects trop petits, même si cela va dans le bon sens", a souligné un grand patron.

Le marché pourrait néanmoins devenir significatif, vu l'urgence de la situation : "l'agence de l'énergie internationale prédit qu'il faudra dépenser 9.000 milliards de dollars dans les 20 ans pour arriver à une stabilisation à 2°C" de hausse des températures, rappelle China Greentech Initiative. Mais "la plus grosse partie proviendra du secteur privé", dit-il. Et cela ne se produira que "s'il y a un cadre politique clair et de long terme pour appuyer les perspectives de retour raisonnable".

"Le retraitement des eaux usées passe par un meilleur système de fixation des prix", "le développement du solaire par des incitations fiscales", "l'adoption des nouvelles technologies par des subventions d'encouragement", et "il faut une clarification du CDM" (Mécanisme de Développement propre, par lequel les pays industrialisés financent des projets de réduction d'émissions dans les pays en développement), à Dailan, atelier après atelier, la logique financière s'est imposée.

AFP/VNA/CVN

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