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Des clients sortent après des courses dans un supermarché à Caracas, le 23 août. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Cinq grandes chaînes de magasins ont été sanctionnées pour "spéculation". Dans d'autres établissements, des gérants ont été menottés pour avoir augmenté les prix. Ces mesures visent à freiner l'hyperinflation qui devrait atteindre 1.000.000% fin 2018 par le FMI.
Les sanctions contre Caracas ont entraîné de longues files d'attente de personnes qui cherchent à s'approvisionner en produits contrôlés. Le riz, la farine de maïs, produits de base au Venezuela, manquent toujours dans les rayons. Les œufs, la volaille et la viande de bœuf se raréfient et quiconque peut se le permettre remplit son panier de lessive en poudre, de beurre et de mayonnaise.
Adriana Ayesterán, une ingénieure informatique de 36 ans a l'impression de revivre "la même histoire", lorsqu'elle se rappelle les mesures prises depuis 2013 pour obliger les grandes chaînes à baisser leurs prix.
Elle se méfie de la prise d'assaut des magasins qui, par le passé, a entraîné une pénurie d'aliments et de biens. "Le gouvernement ne sait pas quelles mesures appliquer pour améliorer la production", souligne-t-elle.
Clients dans un supermarché de Caracas, le 23 août. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
La Direction nationale pour la défense des droits socio-économiques (Sundde) est chargée, avec les forces armées, de faire respecter les mesures du gouvernement, ce qui implique des contrôles, des arrestations et des procédures administratives contre les magasins.
La Sundde a annoncé des sanctions qui obligent les entreprises à maintenir les mêmes prix qu'en juillet.
La "contre-attaque" du gouvernement vise à faire respecter un prix fixe sur 25 produits de base. Dix de ces 25 produits sont en rupture de stock dans les rayons.
"Aucun prix n'a baissé, ils sont même plus élevés", affirme Nataly Cervera à la sortie d'un supermarché de Chacao dans l'est de Caracas. Cette chômeuse de 21 ans se prépare à quitter le pays.
Le président Nicolás Maduro a lancé lundi 20 août un "plan de relance économique" qui prévoit la mise en circulation de nouveaux billets - avec cinq zéros en moins -, l'augmentation de plus de 3.400% du salaire minimum et une dévaluation de 96%.
"J'espère que les choses vont s'améliorer pour le bien de tous, pour que ceux qui sont partis à l'étranger, faute de travail, reviennent", a fait savoir José Benítez, un commerçant de 46 ans.