Développer l'éducation dans les régions montagneuses du Nord

Depuis quelques années, le secteur de l'éducation au sein des régions montagneuses du Nord enregistre de bons résultats.

Cependant, comparé au niveau des autres régions du pays, il reste des progrès à faire. L'amélioration de la qualité du corps enseignant et la réduction du nombre d'élèves en échec scolaire constituent les tâches prioritaires sur lesquelles la région doit s'atteler.

Lors d'une récente réunion regroupant les responsables du Service de l'éducation et de la formation des 15 provinces montagneuses du Nord, Trân Xuân Hung, directeur dudit service de la province de Lào Cai, a rappelé que ces localités abritaient de nombreux habitants issus d'ethnies minoritaires et que le taux de pauvreté (30%) était le plus élevé du pays. Autant d'éléments qui exercent une forte influence sur l'éducation et la formation.

De plus, les problèmes dus au déplacement, à la langue (différente), aux moeurs et coutumes des ethnies minoritaires... sont difficiles à surmonter pour les enseignants. Pendant l'année scolaire 2009-2010, l'école primaire Nhan Môn, district de Pac Nam (province de Bac Kan), a accueilli 192 élèves répartis dans 21 salles de classe. Sept d'entre elles où les élèves de différent niveau font leurs études ensemble dans même classe et enseignés par même instituteur.

Pour inciter les élèves à aller à l'école, nombre d'enseignants marchent des dizaines de kilomètres pour persuader les parents. Tous les 2 ans, les enseignants sont mutés dans une autre localité. Une difficulté supplémentaire pour les instituteurs, qui n'ont ainsi pas le temps de s'habituer à leurs élèves ainsi qu'aux moeurs et coutumes locales.

Selon le directeur du Service de l'éducation et de la formation de la province de Diên Biên, Lê Van Quy, "le développement de l'éducation au sein des régions montagneuses septentrionales passe par la communication auprès des parents de la nécessité pour leurs enfants d'aller à l'école". De plus, selon son homologue de la province de Hoà Binh, Nguyên Minh Thành, "le rôle et la responsabilité de l'enseignant dans l'encouragement des élèves sont très importants. En outre, les liens entre famille et école influeront de manière positive sur l'amélioration de la qualité éducative".

D'après lui, la qualité du corps enseignant est la clé de la réussite dans le renforcement et le développement de l'éducation en faveur des ethnies minoritaires. C'est pourquoi à l'avenir, il est indispensable que les meilleurs élèves issus d'ethnies minoritaires soient formés au métier d'enseignant pour qu'ils retournent ensuite transmettre leur savoir aux enfants de leur village natal.

Les internats communautaires, un modèle efficace

Dans les régions montagneuses et reculées, les internats se développent davantage. La population locale prend une part active à leur fonctionnement en apportant des denrées alimentaires aux élèves. Des logements simples ont été construits à proximité de l'école, et ces internats communautaires sont devenus en quelques années un modèle éducatif efficace.

"Ce modèle contribue activement à la scolarisation des élèves, à l'amélioration de la qualité de l'éducation ainsi que de la conscience communautaire sur la nécessité d'aller à l'école", affirme Nguyên Manh Quân, directeur adjoint du Service de l'éducation et de la formation de la province de Hoà Binh. Grâce aux logements situés à proximité de l'école, les élèves possèdent beaucoup plus de temps à consacrer à leurs études.

À ce jour, le pays totalise plus de 700 lycées dotés d'internats communautaires qui accueillent près de 148.000 élèves, 780 écoles primaires (51.000 élèves) et 855 collèges (près de 80.000 élèves). Les provinces de Diên Biên et Son La arrivent en tête avec plus de 17.000 élèves de chacune.

Pour aider les collégiens et lycéens logeant au sein des internats communautaires, l'État accorde 140.000 dôngs par mois à chacun d'entre eux. Outre cette politique de l'État, chaque localité a lancé ses propres mesures d'assistance. La province de Hà Giang accorde par exemple 100.000 dôngs/mois à chaque collégien. La participation des autorités locales pousse actuellement le développement de ce modèle, contribuant à l'amélioration de qualité du secteur éducatif du pays.

Un responsable du district de Bach Thông (province de Bac Kan) se réjouit de constater que la naissance des internats communautaires a permis de pérenniser la scolarité des élèves de Bach Thông. "Outre la construction des classes et logements en faveur des enseignants, la remise en état des internats susdits est nécessaire", ajoute ce responsable. De plus, pour mieux développer ce modèle, "il faut impérativement que les habitants investissent dans la construction des internats communautaires", affirme un responsable du Service de l'éducation et de la formation de la province de Lào Cai.

Afin de développer davantage l'éducation dans les régions montagneuses, il faut se concentrer sur l'amélioration de la qualité du corps enseignant, le renouvellement des travaux de gestion, le renforcement des contrôles des établissements éducatifs. Le vice-ministre de l'Éducation et de la Formation, Nguyên Vinh Hiên, souligne que le rôle et la responsabilité de chaque localité sont importants. "Enfin, les provinces devront partager leurs informations et coopérer pour résoudre les questions communes", souligne-t-il.

Viêt Phuong/CVN

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