>>L'aide commence à arriver au Vanuatu dévasté par le cyclone Pam
>>Vanuatu : l'archipel ravagé par un cyclone, appelle à l'aide
>>Cyclone Pam : messages de sympathie au Vanuatu
Baldwin Lonsdale, président de ce pays parmi les plus pauvres du monde, a expliqué, la voix étranglée par l'émotion, que les besoins étaient immenses.
"Dans l'immédiat, il nous faut un soutien humanitaire, à plus long terme nous avons besoin d'une aide financière et d'assistance pour commencer à reconstruire nos infrastructures. Nous avons tout à reconstruire", a dit le chef de l'État au moment de quitter le Japon, où il participait à une conférence des Nations unies sur la prévention des catastrophes naturelles.
Le cyclone de catégorie 5 - la plus élevée - a ravagé l'archipel de 270.000 habitants vendredi, accompagné de rafales de vent supérieures à 320 km/h.
"Il y a au moins 24 victimes confirmées. Onze sont originaires de Tafea, 8 d'Efate et cinq de Tanna", a déclaré le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (OCHA).
Selon les secouristes, 90% des habitations ont été endommagées à Port-Vila, la capitale de l'ancien condominium franco-britannique des Nouvelles-Hébrides. Et si l'eau a été à 80% rétablie, l'électricité fait encore défaut dans de nombreux quartiers. L'état d'urgence a été décrété dimanche 15 mars dans tout le pays et un couvre-feu instauré à partir de 18h00 pour éviter les pillages.
"La radio et les communications téléphoniques avec les îles éloignées doivent encore être rétablies", a souligné l'agence des Nations unies.
Le bilan humain pourrait encore s'alourdir, l'étendue exacte des dégâts et besoins dans les plus de 80 îles qui constituent l'archipel restant difficile à mesurer.
Risque de maladies
Malgré le ballet d'avions militaires français, australien et néo-zélandais débarquant dans l'archipel chargés de vivres, les ONG n'ont en revanche aucun moyen de distribuer les vivres dans les îles les plus reculées.
Il faudra des jours, disent-elles, pour atteindre chaque village rasé par la tempête et elles craignent désormais la propagation de maladies.
Il faut évaluer rapidement les besoins en eau potable, en toilettes portatives, en pastilles de purification de l'eau, a expliqué le directeur de l'ONG Oxfam pour le Vanuatu, Colin Colette. "Il y a vraisemblablement 100.000 sans abris, les écoles sont détruites, les centres d'hébergement sont pleins, les cliniques et la morgue sont endommagées".
Plus de 3.000 personnes se trouvaient lundi 16 mars dans 37 centres d'hébergement, et des missions d'évaluation aérienne ont été menées par des avions militaires depuis la Nouvelle Calédonie, l'Australie et la Nouvelle Zélande.
Selon l'UNICEF, la catastrophe pourrait affecter jusqu'à 60.000 enfants, qui sont particulièrement vulnérables dans ce pays pauvre où le taux de malnutrition est élevé.
Pour le directeur de l'ONG Save the Children, Tom Skirrow, les conditions sont pires qu'après le super typhon Haiyan, qui a ravagé les Philippines en novembre 2013, faisant plus de 7.350 morts et disparus.
"J'étais là pour Haiyan et je peux vous dire à 100% que la logistique est bien plus problématique ici", a-t-il dit.
Charlotte Gillan, une soignante australienne qui habite le village de Tango, près de Port-Vila, dit elle aussi craindre les épidémies.
"Avec toute cette pluie et les détritus qui abondent, il va y avoir la malaria et la dengue, la contamination de l'eau va provoquer diarrhées et vomissements. Les gens dépendent de leur potager pour manger, mais tout ça a disparu", a-t-elle expliqué à l'Australian Associated Press.
Changement climatique
Le président Lonsdale a estimé que le "changement climatique" avait "contribué au désastre". "Nous assistons à la montée du niveau de la mer, à la modification des schémas météorologiques", a-t-il dit. "Cette année, nous avons eu plus de pluie que les années précédentes".
Un constat partagé par son homologue des Seychelles, James Michel, qui a appelé lundi 16 mars la communauté internationale à "se réveiller". Le cyclone Pam "est une manifestation claire du changement climatique que certains continuent de nier", a-t-il estimé. "Aujourd'hui c'est le Pacifique-Sud, demain ce pourrait être nous", a rappelé le chef de l'État de cet archipel de l'océan Indien.
Les communications étaient toujours impossibles lundi sur une grande partie de Vanuatu même si l'aéroport de Port-Vila était de nouveau ouvert aux vols commerciaux.
Le Royaume-Uni a promis deux millions de livres (2,8 millions d'euros), l'Union européenne un million d'euros, la Nouvelle-Zélande 730.000 dollars. L'Australie a annoncé une aide de cinq millions d'AUD (3,6 millions d'euros).
Le Fonds monétaire international s'est dit prêt à aider d'urgence l'archipel et à "reconstruire l'économie dans les mois qui viennent".
Sans attendre, les habitants de Port-Vila commençaient lundi à "descendre dans les rues pour déblayer les débris", a témoigné un responsable de Care Australie, Tom Perry. "Hier, l'ambiance était sombre, mais aujourd'hui il y a comme un air de "mettons nous au travail".
>>Vanuatu : l'archipel ravagé par un cyclone, appelle à l'aide
>>Cyclone Pam : messages de sympathie au Vanuatu
Le président du Vanuatu, Baldwin Lonsdale, lors d'un entretien le 16 mars à Sendai au Japon. Photo : AFP/VNA/CVN |
Baldwin Lonsdale, président de ce pays parmi les plus pauvres du monde, a expliqué, la voix étranglée par l'émotion, que les besoins étaient immenses.
"Dans l'immédiat, il nous faut un soutien humanitaire, à plus long terme nous avons besoin d'une aide financière et d'assistance pour commencer à reconstruire nos infrastructures. Nous avons tout à reconstruire", a dit le chef de l'État au moment de quitter le Japon, où il participait à une conférence des Nations unies sur la prévention des catastrophes naturelles.
Le cyclone de catégorie 5 - la plus élevée - a ravagé l'archipel de 270.000 habitants vendredi, accompagné de rafales de vent supérieures à 320 km/h.
"Il y a au moins 24 victimes confirmées. Onze sont originaires de Tafea, 8 d'Efate et cinq de Tanna", a déclaré le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (OCHA).
Selon les secouristes, 90% des habitations ont été endommagées à Port-Vila, la capitale de l'ancien condominium franco-britannique des Nouvelles-Hébrides. Et si l'eau a été à 80% rétablie, l'électricité fait encore défaut dans de nombreux quartiers. L'état d'urgence a été décrété dimanche 15 mars dans tout le pays et un couvre-feu instauré à partir de 18h00 pour éviter les pillages.
Vue aérienne prise le 16 mars des zones dévastées après le passage du cyclone Pam au Vanuatu. Photo : AFP/VNA/CVN |
"La radio et les communications téléphoniques avec les îles éloignées doivent encore être rétablies", a souligné l'agence des Nations unies.
Le bilan humain pourrait encore s'alourdir, l'étendue exacte des dégâts et besoins dans les plus de 80 îles qui constituent l'archipel restant difficile à mesurer.
Risque de maladies
Malgré le ballet d'avions militaires français, australien et néo-zélandais débarquant dans l'archipel chargés de vivres, les ONG n'ont en revanche aucun moyen de distribuer les vivres dans les îles les plus reculées.
Il faudra des jours, disent-elles, pour atteindre chaque village rasé par la tempête et elles craignent désormais la propagation de maladies.
Il faut évaluer rapidement les besoins en eau potable, en toilettes portatives, en pastilles de purification de l'eau, a expliqué le directeur de l'ONG Oxfam pour le Vanuatu, Colin Colette. "Il y a vraisemblablement 100.000 sans abris, les écoles sont détruites, les centres d'hébergement sont pleins, les cliniques et la morgue sont endommagées".
Localisation du Vanuatu, dévasté par le cyclone Pam. Photo : AFP/VNA/CVN |
Plus de 3.000 personnes se trouvaient lundi 16 mars dans 37 centres d'hébergement, et des missions d'évaluation aérienne ont été menées par des avions militaires depuis la Nouvelle Calédonie, l'Australie et la Nouvelle Zélande.
Selon l'UNICEF, la catastrophe pourrait affecter jusqu'à 60.000 enfants, qui sont particulièrement vulnérables dans ce pays pauvre où le taux de malnutrition est élevé.
Pour le directeur de l'ONG Save the Children, Tom Skirrow, les conditions sont pires qu'après le super typhon Haiyan, qui a ravagé les Philippines en novembre 2013, faisant plus de 7.350 morts et disparus.
"J'étais là pour Haiyan et je peux vous dire à 100% que la logistique est bien plus problématique ici", a-t-il dit.
Charlotte Gillan, une soignante australienne qui habite le village de Tango, près de Port-Vila, dit elle aussi craindre les épidémies.
"Avec toute cette pluie et les détritus qui abondent, il va y avoir la malaria et la dengue, la contamination de l'eau va provoquer diarrhées et vomissements. Les gens dépendent de leur potager pour manger, mais tout ça a disparu", a-t-elle expliqué à l'Australian Associated Press.
Changement climatique
Le président Lonsdale a estimé que le "changement climatique" avait "contribué au désastre". "Nous assistons à la montée du niveau de la mer, à la modification des schémas météorologiques", a-t-il dit. "Cette année, nous avons eu plus de pluie que les années précédentes".
Un constat partagé par son homologue des Seychelles, James Michel, qui a appelé lundi 16 mars la communauté internationale à "se réveiller". Le cyclone Pam "est une manifestation claire du changement climatique que certains continuent de nier", a-t-il estimé. "Aujourd'hui c'est le Pacifique-Sud, demain ce pourrait être nous", a rappelé le chef de l'État de cet archipel de l'océan Indien.
Les communications étaient toujours impossibles lundi sur une grande partie de Vanuatu même si l'aéroport de Port-Vila était de nouveau ouvert aux vols commerciaux.
Le Royaume-Uni a promis deux millions de livres (2,8 millions d'euros), l'Union européenne un million d'euros, la Nouvelle-Zélande 730.000 dollars. L'Australie a annoncé une aide de cinq millions d'AUD (3,6 millions d'euros).
Le Fonds monétaire international s'est dit prêt à aider d'urgence l'archipel et à "reconstruire l'économie dans les mois qui viennent".
Sans attendre, les habitants de Port-Vila commençaient lundi à "descendre dans les rues pour déblayer les débris", a témoigné un responsable de Care Australie, Tom Perry. "Hier, l'ambiance était sombre, mais aujourd'hui il y a comme un air de "mettons nous au travail".
AFP/VNA/CVN