f "L'assassine Loi d'Ajustement doit être abrogée", affirme le quotidien du Parti communiste de Cuba (PCC) Granma à l'occasion du 45e anniversaire de son entrée en vigueur, le 2 novembre 1966, en pleine Guerre Froide.
La loi prévoit que tout Cubain qui entre aux États-Unis reçoit automatiquement un permis de résidence et des facilités de travail, ce qui, selon La Havane, favorise l'émigration illégale et le trafic des êtres humains.
Selon Granma, les émigrés cubains -y compris ceux qui disparaissent en tentant de traverser les 150 km du détroit de Floride- ont ainsi été "utilisés de manière cynique par la propagande de l'Empire contre Cuba, contre laquelle ont été mobilisées des dizaines de millions de dollars depuis quatre décennies".
Cette "colossale opération de falsification", ajoute Granma, présente les Cubains comme "des gens qui veulent s'échapper" de l'île et les États-Unis comme "la nation +généreuse+ qui les accueille".
Après l'exode massif de la " crise des balseros" (de "balsas", les embarcations de fortune servant à prendre la mer) en 1994, les deux pays avaient conclu un accord migratoire qui prévoit la délivrance par les États-Unis de 20.000 visas par an et le rapatriement à Cuba des immigrants illégaux interceptés en mer.
La combinaison de cet accord et de la loi migratoire a débouché sur la politique connue sous le nom de "pieds secs, pieds mouillés", selon laquelle les autorités acceptent les immigrants qui touchent terre et renvoient à Cuba ceux qui sont trouvés en mer. "Si les États-Unis sont disposés à concéder la résidence légale à tout Cubain qui entre sur leur territoire, comme ils le font effectivement avec tous ceux qui risquent leur vie, ils devraient donner un visa à tous ceux qui désirent émigrer de façon légale, sans condition", conclut Granma.
AFP/VNA/CVN