"L'effet cumulé de la guerre, des catastrophes naturelles et de la flambée des prix des produits alimentaires fragilise des millions de personnes touchées par un conflit armé", s'alarme le CICR.
Les dépenses opérationnelles de l'organisation ont atteint l'année dernière près de 593 millions d'euros, tandis que celles du siège genevois se sont montées à près de 110 millions d'euros.
"L'Afghanistan, la Somalie et le Pakistan sont 3 exemples où les catastrophes naturelles et les prix élevés des denrées alimentaires ont aggravé les conditions de vie des pauvres qui luttent déjà pour faire face aux effets de la guerre", a commenté le président du CICR, Jakob Kellenberger.
L'an dernier, l'organisation basée à Genève a distribué plus de 121.000 tonnes de vivres, soit plus du double par rapport à 2007, tandis que le nombre de bénéficiaires d'une aide alimentaire du CICR passait de 2,52 millions de personnes à 2,79 millions.
Le CICR a par ailleurs visité près d'un demi-million de détenus dans 83 pays.
Le Soudan a été la principale opération du CICR l'an dernier (71,8 millions d'euros), devant la Somalie (67 millions d'euros), l'Irak (62,5 millions), l'Afghanistan (46 millions), Israël et les territoires palestiniens (40,8 millions).
Parmi les principaux théâtres d'opérations, suivent la République démocratique du Congo (33 millions d'euros), la Colombie (24,3 millions), le Sri Lanka (20 millions), le Tchad (17,5 millions) et le Pakistan (16,4 millions).
L'Afrique représente 47 % des dépenses de terrain de l'organisation, alors que 20% concernent le Moyen-Orient.
L'augmentation de l'engagement du CICR s'est poursuivi en début d'année et traduit une détérioration de la situation humanitaire dans des pays comme le Sri Lanka, la République démocratique du Congo (RDC) et le Pakistan.
Elle reflète aussi l'amélioration de l'accès du CICR aux personnes touchées par des guerres, a relevé M. Kellenberger. "Le CICR peut accéder à des personnes qui se trouvent dans des endroits que d'autres ne peuvent souvent pas atteindre", selon le président du CICR en citant l'Irak, la région du Sahel, la Somalie et la Géorgie.
Le président du CICR a déploré "qu'un nombre incalculable de civils ont continué de souffrir, soit parce qu'ils étaient pris délibérément comme cibles, soit parce que les parties au conflit n'ont pas réussi à faire une distinction suffisante entre objectifs civils et objectifs militaires".
"Ces souffrances auraient pu, en grande partie, être évitées si les parties au conflit avaient respecté davantage le droit international humanitaire", a souligné M. Kellenberger.
L'organisation emploie près de 11.000 personnes dans le monde, dont 1.323 expatriés, ainsi que 816 personnes à Genève.
AFP/VNA/CVN