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Credit Suisse va supprimer 9.000 postes d'ici 2025, faisant passer ses effectifs à 43.000 employés à temps plein. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Credit Suisse va supprimer 9.000 postes d'ici 2025, faisant passer ses effectifs à 43.000 employés à temps plein, contre 52.000 actuellement, à la fois à travers des licenciements et des départs naturels, indique la banque qui veut réduire sa base de coûts de 15%, indique un communiqué.
Pour financer sa vaste restructuration, la banque compte lancer une augmentation de capital d'environ 4 milliards de francs suisses (4 milliards d'euros).
La Banque nationale saoudienne va investir 1,5 milliard de francs dans cette augmentation de capital qui s'adressera à des investisseurs professionnels, portant sa participation dans la banque jusqu'à 9.9%.
La banque d'investissement, qui a essuyé une perte avant impôts de plus de 1,6 milliard de francs sur les neuf premiers mois de 2022, va subir une transformation radicale qui va notamment se traduire par le transfert d'une large partie de ses produits titrisés à un groupe d'investisseurs menés par Apollo Global Management.
En 2021, la banque d'affaires avait essuyé une perte de 3,7 milliards de francs avant d'enchaîner sur une perte de 992 millions au premier semestre 2022.
Perte de 4 milliards de francs
Credit Suisse, le numéro deux du secteur bancaire helvétique, a été secoué par des scandales à répétition depuis la faillite en mars 2021 de la société financière britannique Greensill, dans laquelle 10 milliards de dollars avaient été engagés par le biais de quatre fonds, puis par l'implosion peu après du fonds américain Archegos, qui lui a coûté plus de 5 milliards d'USD.
Sept mois plus tard, s'y étaient ajoutées 475 millions de dollars de pénalités imposées par les autorités américaines et britanniques pour ses prêts au Mozambique, au cœur d'une affaire de corruption.
Au troisième trimestre, la banque a de nouveau essuyé une lourde perte qui s'est chiffrée à 4 milliards de francs suisses, contre un bénéfice net de 434 millions de francs au troisième trimestre 2021.
La banque a été au coeur d'intenses rumeurs en amont de cette présentation des projets de son nouveau directeur général, Ulrich Körner, qui a repris les commandes de la banque et s'était vu donner 100 jours pour mener à bien une revue stratégique afin de redresser la banque.
Alors que les analystes financiers se concentraient sur le montant de capitaux que la banque allait devoir lever et sur des possibles cessions pour limiter les appels au marché, les discussions s'étaient enflammées sur Twitter, évoquant "un moment Lehman Brothers", en référence à la banque américaine dont la faillite avait été le déclencheur de la crise financière de 2008.
De nombreux spécialistes avaient écarté cette hypothèse, la jugeant hautement improbable. Credit Suisse fait partie des 30 banques au niveau mondial considérées comme trop grosses pour les laisser faire faillite.
Ces rumeurs avaient toutefois fait plonger le cours de son action, qui était tombée à un plus bas historique de 3,158 francs suisses. Il a depuis remonté en particulier depuis que la banque a annoncé un rachat de titres de créances de 3 milliards de francs qui avait rassuré les marchés.
La restructuration de Credit Suisse va toutefois intervenir dans un marché peu porteur. Pour le troisième trimestre, sa concurrente suisse UBS mais aussi les grandes banques américaines ont fait état d'une baisse de leurs revenus dans la banque d'affaires.
La forte volatilité des marchés depuis les tensions en Ukraine et les craintes de récession ont freiné la demande pour les opérations telles que les émissions d'emprunts, introductions en Bourse ou fusions et acquisitions.
AFP/VNA/CVN