>>Crash A320 : stupeur après les révélations sur le copilote
Le procureur de Düsseldorf (Ouest), Christoph Kumpa, a annoncé à la presse que des attestations d'arrêt maladie avaient été retrouvées déchirées chez Andreas Lubitz, mais pour l'heure aucune lettre d'adieu qui dévoilerait un acte prémédité à l'origine de la catastrophe qui a fait 150 morts.
Le mémorial dédié aux victimes du crash de l'A320 de Germanwings, le 27 mars 2015 dans le village du Vernet (Alpes-de-Haute-Provence) |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ces documents saisis viennent "appuyer la thèse" selon laquelle le jeune homme "a caché sa maladie à son employeur (la compagnie aérienne Germanwings) et à son environnement professionnel", selon le magistrat.
Les documents retrouvés attestent d'une "maladie existante et de traitements médicaux correspondants", a précisé M. Kumpa qui n'a pas révélé la nature de la maladie. Mais selon le quotidien Süddeutsche Zeitung, qui ne cite pas de source, les arrêts seraient "apparemment" signés d'un "neurologue et psychiatre".
Il y a six ans, alors qu'il suivait sa formation de pilote, Andreas Lubitz avait souffert d'une grave dépression, a révélé le quotidien Bild, sur la base de documents officiels auxquels il a eu accès. Le pilote, originaire de la petite ville tranquille de Montabaur, dans l'Ouest de l'Allemagne, faisait l'objet d'un suivi "médical particulier et régulier" depuis lors, selon le quotidien.
Bild souligne que ces informations avaient été transmises par la Lufthansa, maison-mère de Germanwings, à l'autorité allemande de supervision du transport aérien (Luftfahrtbundesamt, LBA). Une clinique de Düsseldorf a en revanche démenti des informations de presse affirmant qu'elle avait soigné le copilote pour dépression. Elle a tout de même reconnu l'avoir reçu pour "des diagnostics", notamment le 10 mars dernier, sans plus de précision.
Présenté par ses proches comme sportif et "très compétent", Andreas Lubitz avait interrompu son apprentissage "pendant un certain temps" avant de l'achever normalement et d'entamer sa carrière de copilote en 2013, selon des indications fournies jeudi par le patron de la Lufthansa, Carsten Spohr.
Le dirigeant avait souligné ne pas avoir le droit d'en dire plus sur le motif de l'interruption de sa formation. Il avait insisté sur le fait que Andreas Lubitz avait passé avec succès tous les tests, y compris psychologiques, au moment du recrutement.
L'enquête sur le drame, conduite par la justice française, s'est étendue jeudi à l'Allemagne après les révélations sur un possible acte volontaire du copilote, soupçonné d'avoir précipité l'appareil au sol tout en empêchant le commandant de bord de regagner le cockpit qu'il venait de quitter pour quelques minutes. La catastrophe a notamment tué 75 Allemands, dont quatre disposaient d'une double nationalité, et 52 Espagnols, dont 4 binationaux, selon un bilan du ministère allemand des Affaires étrangères.
Vendredi 27 mars, à Montabaur, dans l'État régional de Rhénanie-Palatinat, frontalier de la France, le domicile des parents du copilote, qui y résidait lui-même une partie du temps, était sous protection policière.