>>L'Italie adopte un plan de relance mais le gouvernement risque d'imploser
Le Premier ministre italien Mario Draghi lors d'une conférence de presse à Rome, le 19 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Ce décret est une réponse significative et très cohérente à la pauvreté et aux entreprises, c'est une réponse partielle, mais c'est le maximum que nous avons pu faire", a déclaré devant la presse le Premier ministre Mario Draghi.
Environ 11 milliards d'euros seront consacrés aux sociétés et auto-entrepreneurs en difficulté qui ont perdu au moins 30% de leurs recettes en 2020, dans la limite d'un chiffre d'affaires annuel de 10 millions d'euros.
Autre mesure phare, un milliard d'euros sera alloué au revenu de citoyenneté pour les plus démunis, mis en place en 2019. La pandémie de coronavirus avait fait basculer un million d'Italiens supplémentaires en dessous du seuil de pauvreté en 2020.
Au total, huit milliards d'euros ont été affectés à la lutte contre la pauvreté et à des mesures de soutien à l'emploi, a précisé le ministre de l'Économie Daniele Franco.
Le gel des licenciements, qui expirait fin mars, a été reconduit jusqu'à fin juin, et pour certaines entreprises il pourra être prolongé jusqu'à fin octobre.
Le dispositif de chômage partiel sera prolongé jusqu'à fin juin pour les plus grandes entreprises et jusqu'à la fin de l'année pour les autres.
Une aide d'environ 900 millions d'euros sera consacrée aux travailleurs saisonniers qui ne peuvent pas bénéficier du chômage partiel.
Le secteur de la montagne, durement frappé par la fermeture des remontées mécaniques des stations de ski, bénéficiera d'une aide de 700 millions d'euros.
Environ 5 milliards d'euros ont été consacrés à la santé, dont 2,8 milliards à l'achat de vaccins et médicaments anti-COVID et 200 millions d'euros au lancement de la production de vaccins en Italie. Les pharmaciens obtiennent le droit de vacciner.
Le décret comprend aussi une amnistie fiscale partielle qui concerne des impayés de plus de dix ans, une question très disputée au sein de la coalition hétéroclite.
Relancer les secteurs mis à l'arrêt
Ces mesures d'urgence s'ajoutent aux plus de 100 milliards d'euros déjà mobilisés par l'Italie l'an dernier pour relancer les secteurs économiques mis à l'arrêt pendant les périodes de confinement.
Premier pays frappé par la pandémie en Europe, l'Italie avait imposé un strict confinement en mars et avril 2020, paralysant une grande partie de son tissu économique.
Près de 450.000 personnes, surtout des femmes et des jeunes, ont perdu leur emploi l'an dernier et le PIB s'est effondré de 8,9%.
Avec 208,6 milliards d'euros de subventions et prêts, Rome hérite de la plus grosse part du méga-plan de relance de 750 milliards d'euros adopté à l'été 2020 par les dirigeants européens.
Le précédent gouvernement de Giuseppe Conte avait approuvé en janvier la mouture nationale de ce plan, que l'Italie doit soumettre d'ici le 30 avril à Bruxelles. Le nouvel exécutif dirigé par Mario Draghi compte y apporter des modifications.
M. Draghi a annoncé que son gouvernement allait adopter en avril une nouvelle rallonge budgétaire pour faire face à la crise, sans en dévoiler le montant.